Manuel Valls et le Front républicain: un suicide politique ?

Manuel Valls a fait une entrée tonitruante dans la campagne des Régionales.  A longueur d'interview, Manuel Valls dramatise à souhait la prise d'une région par le parti de Marine Le Pen. Par ses déclarations sur la nécessité d'un Front Républicain, après le premier tour des Régionales, pour faire barrage au Front National, le premier ministre s'est mis à dos l'ensemble de la classe politique (y compris son propre camp). 
Nicolas Sarkozy prône le "ni-ni" : ni Front républicain, ni Front national. François Fillon a déclaré le "non sens" de cette position. Le Front national utilise le malaise pour nous rejouer le couplet "UMPS" où la seule force d'alternance serait représentée par le parti frontiste. Chez les socialistes, les déclarations du chef du gouvernement énervent. Le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis a appelé à la cohérence, la tête de liste PS aux régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie lui a demandé de "cesser ses petites phrases qui nuisent à notre campagne".

Qu'arrive-t-il à Manuel Valls ? A-t-il perdu toute lucidité comme on le voit perdre son sang froid ? A-t-il choisi de se suicider politiquement ?

Je ne crois pas. Cette entrée dans la campagne pourrait bien lui permettre de soigner sa sortie.

Je m'explique.

Il semble évident que la gauche, et plus spécialement le parti socialiste, va perdre les élections. Il est vraisemblable que le F.N. va emporter au moins une région. Le président de la République, au lendemain des résultats devra faire "sauter le fusible Valls" pour montrer qu'il a entendu la voix des urnes (à moins qu'il ne provoque la dissolution de l'assemblée nationale, thèse que j'ai développé dans ce blog).

Bref, le destin du premier ministre est scellé.

La position pro-Front Républicain de Manuel Valls lui permettra d'apparaître en héros de gauche (ignoré en son temps) de la République et en héraut (non entendu) qui avait annoncé le désastre. Et plus la victoire du Front National sera importante, plus l'effet de levier de sa stratégie sera efficace. Car alors plus rien ne s'opposera à la présence au second tour des présidentielles de Marine Le Pen. Et quelle stratégie s'imposera alors : le Front républicain... de Manuel Valls.

Par cette stratégie, Manuel Valls se positionne au mieux comme candidat naturel à la présidence de la République dans le cas d'une primaire socialiste (avec toutes les chances de remporter les présidentielles s'il parvient au second tour). Au pire peut-il se rêver comme premier ministre du candidat élu président ayant bénéficié du Front républicain (qu'i soit de droite ou de gauche d'ailleurs).

Nous sommes peut-être en train d'assister à un faux suicide politique et à la naissance d'un vrai stratège digne de François Mitterrand.


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