La réglementation électorale sur le temps de parole nuit au débat démocratique

Les fidèles auditeurs de « Carrément Brunet » (du lundi au vendredi de 13h à 14h), ont pu assister, vendredi dernier, à un savant numéro d’équilibriste d’Eric Brunet pour rétablir l’égalité du temps de parole des candidats aux élections régionales sur RMC.

Cette réglementation du temps de parole est couplée avec l’interdiction de diffuser des sondages ou de s’exprimer sur la campagne électorale la veille et le jour du scrutin jusqu’à la fermeture des bureaux de votes et d’annoncer les résultats avant 20h le jour du vote*.
Or le libre accès aux télévisions du monde entier, le développement d'Internet et des réseaux sociaux ont largement modifié les usages en multipliant les sources d'information et en accélérant la diffusion des messages politiques.

D’autant que cette réglementation est très subjective. Ainsi le concept du « principe  d’équité » du temps de parole est flou et approximatif. En effet, il s’agit de tenir compte "des résultats du candidat ou de la formation politique aux plus récentes élections", du nombre d'élus ou des enquêtes d'opinion en cours. Des critères qui peuvent s'avérer très contradictoires.  A ce principe s’ajoute un autre critère, encore plus subjectif : "la capacité à manifester concrètement son implication dans la campagne".
Ces règles compliquées au niveau national sont encore plus complexes face à la multitude de candidats locaux pour les régionales. L’implication de ténors nationaux, eux-mêmes candidats et ayant accès aux grands médias, crée, de fait, une iniquité vis-à-vis de leurs rivaux locaux d'envergure plus modeste. De même, les interventions de  la société civile (président du MEDEF ou simples auditeurs) ou les prises de position de la presse écrite telle « La voix du Nord » sont elles à prendre en compte ?


Aussi louable que soit l’objectif initial, l’encadrement du temps de parole conduit à l’autocensure. Face à la complexité des règles, certains médias déprogramment purement et simplement certains débats. D’autres, renoncent à interviewer tel ou tel parlementaire sur des sujets sans rapport avec la campagne afin de ne pas être sanctionnés par le CSA.

La France est une démocratie suffisamment solide pour qu’Elle puisse se passer d’une telle législation. Faisons confiance à nos médias pour assurer le pluralisme. Faisons confiance à l'opportunisme de nos leaders politiques pour pousser des coudes. Faisons confiance à la maturité du corps électorale pour voter en son âme et conscience.



*Certes, le CSA,garant du pluralisme de l’expression politique, a édicté de nouvelles règles mieux adaptées au contexte actuel. L'interdiction pour les télévisions et les radios de diffuser des sondages électoraux avec possibilité de les commenter ou de recevoir des invités politiques sont repoussés jusqu’au samedi midi (système en vigueur en Allemagne, en Italie et en Espagne). La question des primaires reste complexe. On a pu observer lors des primaires socialistes de 2012 que, pour corriger les déséquilibres, les médias ont été obligés par exemple obligés d'inviter tous les candidats, même les plus obscurs. Désormais, les « petits candidats » pourront être visibles durant les JT de 20 heures, même si leur présence sera de plus courte durée.


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