Nicolas Sarkozy n'a pas tourné la page de la France...
P
our quelqu’un qui est soi-disant hors course selon les
sondeurs, la sortie du livre « La France pour la vie » de Nicolas
Sarkozy surprend et fait parler ses adversaires qui l’avaient peut-être enterré
un peu vite. Il ne s’agit pas de ses Mémoires mais d’un témoignage personnel
sur la vision de son quinquennat. L’ancien président de la République ne fait
pas son mea culpa mais il présente un inventaire, une autoanalyse de ses
erreurs (fait rare de la part d’un homme politique). Ce n’est pas un livre
programme, ni une déclaration de candidature mais une réflexion sur l’avenir.
"La France pour la vie" |
« J'étais trop cartésien, trop anguleux peut-être même trop
souvent simpliste. J'avais besoin d'être confronté aux difficultés de la vie
pour comprendre et pour apprendre. Avec le recul, je perçois maintenant ce que
j'ai pu avoir d'exaspérant pour les autres », avoue-t-il et d’ajouter «je suis
resté quelques mois de trop l'homme alors qu'il aurait fallu être immédiatement
le président ». Il « [regrette] d'avoir retardé des réformes qui auraient
dû être engagées dès les premiers jours » considérant avoir « ouvert trop de
sujets ». Un principe doit conduire la parole et l’action politique : « Tout
dire avant, pour tout faire après ».
Au JDD, Nicolas Sarkozy explique la genèse de son livre et
les trois années qui lui ont été nécessaires : « Il fallait que les
choses se décantent. C’est le temps qu’il m’a fallu pour avoir un regard apaisé
sur tout cela ». Son but étant de « redonner de l’authenticité à la
parole politique. J’aimerais que celui qui lit ce livre se dise : 'Il m‘a
vraiment parlé' ». Quant au désamour des Français il déclare : « Vous
savez, dans un couple qui divorce, s’ils continuent à s’insulter, c’est au fond
qu’ils s’aiment encore… C’est que la page n’est pas tournée. Peut-être que la
page n’est pas tournée. »
Il regrette le « casses toi pauvre c… » et l’histoire
du yacht de Bolloré qu’il considère comme « une bêtise » pour le
premier et « une erreur de jugement incontestable » pour le second. Il
estime qu’il aurait dû « aller au bout » de la réforme des 35 heures,
de l’ISF et « faire davantage » sur la sécurité, l’immigration.
Sur le temps de travail, le président Sarkozy souhaite que « la
liberté devienne la règle ». Il appelle à un « choc de confiance »
dans le domaine fiscal. Il souhaite que « si le débat parlementaire devait
s’enliser, alors se poserait la question du référendum ».
Concernant sa politique d’ouverture à des personnalités venant
d’ailleurs que la droite, Nicolas Sarkozy « referai[t] le choix du
rassemblement ». S’agissant de François Fillon, il ne regrette pas de l’avoir
nommé à Matignon mais considère avoir « trop souvent pris les silences de
François Fillon comme autant d'acquiescements », un trait à ses yeux « caractéristique
d'un tempérament plus complexe que je ne l'avais imaginé ».
Nicolas Sarkozy affirme avec justesse avoir « eu
raison avant l'heure » sur Schengen, la nationalité, l’identité et de n’avoir « jamais
cédé à la rue » sur les réformes engagées.
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