François Hollande, le "tonton flingueur" !
Le changement de gouvernement, c’est maintenant !
On avait vu François Hollande à la manœuvre politicienne,
notamment lorsqu’il avait envisagé d’ouvrir sa majorité à quelques personnalités
de la droite classique et en exploitant au maximum les thèses sécuritaires de
celle-ci. Avec le remaniement gouvernemental, on le découvre à la manœuvre contre
son propre camp. Digne héritier de tonton.
Manuel Valls a sauvé sa tête. Des rumeurs laissaient
imaginer que des conseillers de l’Elysée cherchaient à l’évincer. En fait, en
ne changeant pas de premier ministre, François Hollande s’assure que celui-ci portera
jusqu’au bout la responsabilité de sa politique générale. Manuel Valls peut
ainsi dire adieu à une éventuelle candidature à la présidentielle de 2017. Manuel
Valls flingué !
Le très populaire Emmanuel Macron n’aura pas droit à son
grand ministère des finances. Ses sorties tonitruantes ont fini par agacer le
président. Résultats, il recule de deux places dans l’ordre protocolaire.
Hollande flingue son ministre et l’aile droite de sa majorité !
L’ex-future première dame n’aura pas les Affaires étrangères
qui échoit à l’ex-premier ministre Jean-Marc Ayrault. Elle restera à l’environnement
et obtient un strapontin international et prenant la charge des relations
internationales sur le climat (chercher pas ça ne veut rien dire). Elle doit
son retour sur la scène politique. Ségolène flinguée !
Pour obtenir le quai d’Orsay, Jean-Marc Ayrault aura dû
voter « pour » la déchéance de la nationalité alors qu’il n’avait
cessé de prêcher le contraire. Ayrault achève les déçus du hollandisme de la
première heure en les décevant à leur tour. Ayrault flingué !
En nommant trois pauvres bougres écologistes à des
ministères non régaliens et au fin fond de l’ordre protocolaire, Hollande
marque son mépris avec cette partie de son électorat tout en isolant Cécile
Duflot. Le refus, il y a quelques jours, de Nicolas Hulot de mettre les mains
dans le cambouis, avait déjà permis au président de montrer l’absence de volonté
politique de l’icône des verts. Duflot, Hulot et les écolos : flingués !
Jean-Yves Le Drian reste ministre de la Défense et président
de la région Bretagne. Lié à un exécutif régional et solidaire de la politique
de l’exécutif national, le breton est dans le même bateau que son premier
ministre. Aucune chance donc d’être candidat de la gauche en 2017 pour le seul
ministre ayant brillé en 5 ans. J-Y LD flingué !
François Hollande n’oublie personne dans son jeu de massacre.
L’inconsistant Jean-Marie Baylet, leader des radicaux de gauche, fait son
entrée au gouvernement. Enfin celui-ci est ministre. Il en rêve depuis 4 ans.
Des soucis judiciaires (aujourd’hui levés) empêchait une telle ambitions. Quelle
contrepartie a-t il du apporter ? Sa non candidature aux primaires de la
gauche ? Flingué le Jean-Marie !
Hamon, Montebourg, Filippetti (les frondeurs) ont été rendus
inaudibles par l’Elysée. Sans structure politique, sans moyen financier, leurs
propositions, éloignées des préoccupations des Français, ne trouvent aucun
écho. Difficile d’exister dans un monde de communication sans tribune (sans
mandat pour certains). François Hollande le sait depuis le début. Les actions
terroristes et la droitisation des électeurs du parti socialiste ont fait le
reste. Flingués les frondeurs !
Véritable fille de son père, Martine Aubry (un peu comme
Hulot) s’est flinguée toute seule. Spécialiste du « j’y vais, j’y vais pas »,
elle s’est décrédibilisée en refusant d’aller au combat lors des régionales. En
refusant de prendre un portefeuille ministériel, Hollande montre à la Nation
toute entière l’incapacité de Martine Aubry a assumer des responsabilités nationales.
Flinguée Martine Aubry !
Méthodiquement, politiquement, François Hollande aura éliminé
tous ses concurrents à une éventuelle primaire. Bien sûr les leaders d’extrême-gauche
sont toujours là mais ils ne représentent aucun risque pour le locataire de l’Elysée.