Budget des Armées : à combien Emmanuel MACRON évalue-t'il le prix du sang ?
« Je suis votre Chef ! » Le président de la République (également chef des
armées selon l’article 15 de la Constitution) Emmanuel MACRON a, fermement et
brutalement, confirmé les coupes dans le budget du ministère des Armées,
recadrant le Général Pierre de Villiers.
Si l’on raisonne en termes de poids dans le budget annuel de l’Etat français, la Défense est passée de 14% en 1982 à 10% en 2016. En termes de part consacrée à la Défense par rapport au total des richesses produites, le ratio est passé de 3,1% du PIB en 1982 à 1,88% en 2011 et 1,73% en 2015. Ce qui correspond à une division par deux de l’effort de défense français en trente ans. Le ministère des Armées est aussi le ministère qui s’est le plus réformé sous la pression des coupes budgétaires successives. De 2008 à 2019, la défense aura perdu 50 000 postes.
Aujourd’hui, avec 1,5% de son PIB (hors pensions), le budget militaire de la France est dépassé par celui de l’Allemagne qui ne possède pourtant pas d’armement nucléaire et n’est pas engagée aussi intensément qu’elle dans les opérations extérieures. Le budget militaire américain est 20 fois celui de la France.
Nos forces armées payent « l’impôt du sang ». Elles sont tout simplement harassées par une activité opérationnelle très soutenue qui est près de 30% supérieure dans certains domaines au contrat opérationnel édicté par le Livre Blanc 2013. Les exigences des engagements actuels, entre les opérations extérieures et intérieures, induisent une véritable surchauffe budgétaire et opérationnelle qui met en danger l’endurance de notre outil militaire. Et nous leurs demandons encore des efforts économiques. Des économies qui concerneront les programmes d’équipements cruciaux : ravitailleurs en vols, navires patrouilleurs, hélicoptères…). Avec les conséquences que l’on sait : même si notre armée reste théoriquement capable de mener n’importe quel type de mission, les nombreuses déflations d’effectifs dans les forces de combat et surtout dans les fonctions de soutien mettent clairement en danger notre capacité à fournir une « masse critique » d’hommes et de matériels.
Il est temps de donner à
nos armées de vraies marges de manœuvre. La Loi de Programmation Militaire
2018-2023 (qui sera discutée à l’automne 2017) doit répondre clairement aux objectifs de défense et de
sécurité des français.
Nos
militaires sont déjà engagés tous azimuts contre le terrorisme sur le
territoire national comme à l’extérieur. S’il est fondamental pour une
démocratie que le pouvoir militaire soit soumis au pouvoir civil, il est tout
aussi fondamental pour une démocratie d’avoir une armée « en marche »
pour défendre ses libertés.
Est-il
utile de rappeler une fois de plus l’état de paupérisation de notre armée,
comme n’ont cessé de le faire les chefs d’état-major des armées lors de leurs
auditions devant les commissions de la Défense, relayés par de trop rares
journalistes et par des officiers généraux en 2e section que le
ministre précédent cherchait à faire taire au nom du devoir de réserve ?Si l’on raisonne en termes de poids dans le budget annuel de l’Etat français, la Défense est passée de 14% en 1982 à 10% en 2016. En termes de part consacrée à la Défense par rapport au total des richesses produites, le ratio est passé de 3,1% du PIB en 1982 à 1,88% en 2011 et 1,73% en 2015. Ce qui correspond à une division par deux de l’effort de défense français en trente ans. Le ministère des Armées est aussi le ministère qui s’est le plus réformé sous la pression des coupes budgétaires successives. De 2008 à 2019, la défense aura perdu 50 000 postes.
Aujourd’hui, avec 1,5% de son PIB (hors pensions), le budget militaire de la France est dépassé par celui de l’Allemagne qui ne possède pourtant pas d’armement nucléaire et n’est pas engagée aussi intensément qu’elle dans les opérations extérieures. Le budget militaire américain est 20 fois celui de la France.
Nos forces armées payent « l’impôt du sang ». Elles sont tout simplement harassées par une activité opérationnelle très soutenue qui est près de 30% supérieure dans certains domaines au contrat opérationnel édicté par le Livre Blanc 2013. Les exigences des engagements actuels, entre les opérations extérieures et intérieures, induisent une véritable surchauffe budgétaire et opérationnelle qui met en danger l’endurance de notre outil militaire. Et nous leurs demandons encore des efforts économiques. Des économies qui concerneront les programmes d’équipements cruciaux : ravitailleurs en vols, navires patrouilleurs, hélicoptères…). Avec les conséquences que l’on sait : même si notre armée reste théoriquement capable de mener n’importe quel type de mission, les nombreuses déflations d’effectifs dans les forces de combat et surtout dans les fonctions de soutien mettent clairement en danger notre capacité à fournir une « masse critique » d’hommes et de matériels.
Dans
ce blog, depuis deux ans, je relaye les appels des plus hauts gradés de notre pays :
Le
8 janvier 2017 : "Un désastre militaire" par le général (2S)
Vincent DESPORTES (extraits)
Le
9 février 2016 : « Il est grand temps pour le Président de la
République d'entendre le malaise de nos armées ! »
Le 17 janvier 2017 : « Aux
Français qui croient encore être défendus »