Lettre à mon ami Éric Brunet
Linas, le 20 juillet 2017,
Cher Éric,
Tu sais (je me permets de te tutoyer puisque nous le faisons
dans la vie), tu sais combien je suis un fidèle auditeur de tes émissions (RMC/RMC
Découverte « Brunet/Neumann » à 7h50 ; RMC « Radio Brunet »
– 13h à 15h) et de tes différentes interventions sur BFM TV. Tu sais combien je
partage tes colères, tes indignations, tes espoirs.
Mais concernant le Général Pierre
de Villiers, tu te trompes triplement.
D’abord, il appartient au chef d’état-major
des armées (CEMA) d’alerter la représentation nationale (via la Commission de
Défense de l’Assemblée nationale) de la situation humaine, matérielle et
budgétaire des armées. Cette commission se tenait à huis-clos. Les fautifs sont
les participants (députés en tête) qui ont mis sur la place publique des
déclarations qui devaient rester entre les murs de la commission.
Ensuite, le président de la
République, chef des armées, n’avaient pas à recadrer en public le CEMA, d’autant
plus à l’Hôtel de Brienne, haut lieu de la Défense nationale. C’est ce « coup
d’éclat » qui va mettre le feu aux poudres. D’autre part, le président de
la République n’a pas à interférer dans les relations entre la haute
administration et l’Assemblée nationale en vertu de la séparation des pouvoirs.
Enfin, il ne faut pas opposer le « pacte
de stabilité » au « pacte de sécurité » (pour reprendre des
termes « hollandiens »). Oui, il est indispensable de réaliser des
économies d’envergure sur le budget de l’Etat. Non, ces économies ne doivent
pas être imputées sur les ministères régaliens (armées, police, justice). La
situation internationale et le risque terroriste nous interdisent de faire ce
choix.
Tu me fais une petite crise de
macronisme (comme tu en fais de temps en temps). Tu me feras une petite cure de
sarkozisme pendant tes vacances (par exemple en prenant une dose de "Méchant Réac ! quotidiennement) et tu nous reviendras en forme à la rentrée.
Amicalement,
Laurent