Denis Tillinac : Ne laissons pas s'installer l'habitude d'une liberté sous conditions


L'accolade sur les deux joues et la main que l'on serre sont des gestes de sympathie, de complicité ou d'affection. En tout cas de bienveillance. Ils se font rares. Les poings serrés et les coudes qui se heurtent sont des gestes brutaux, d'ailleurs accompagnés de fronts plissés et de lèvres serrées. Ils se généralisent, et pas seulement dans l'espace public. Perte sèche de cordialité : l'autre devient potentiellement un adversaire dont il convient de se méfier. Les masques défigurent une personne, au sens propre du terme. Perte sèche des relations d'altérité : le miroir est tronqué, la conscience de soi n'a plus de quoi s'éprouver en se confrontant avec il ou elle, chacun est reclus dans la geôle d'un anonymat. Les adeptes du bon usage, conseillé ou prescrit par les autorités, invoquent leur civisme, leur souci de protéger autrui du virus qu'ils peuvent trimbaler. Les plus sincères avouent leur peur d'être contaminés et rien de plus légitime. Ils s'opposent avec une hargne croissante aux insoucieux - pardon, aux “irresponsables” - qui ouvrent spontanément leur main, tendent leur joue et négligent de masquer leur tronche. S'ils s'y résignent en passant le seuil d'une boutique, c'est à regret, parce que des flics rôdent dans les parages : les 135 balles d'amende reviennent de plus en plus souvent dans les conversations. Et les précautionneux - pardon, les “respectueux de la loi” - succombent volontiers à la tentation de suppléer la police (“Vous n'avez pas votre masque, monsieur ?”) , voire de renouer avec un vieux sport national : la délation. Même dans ma campagne où la seule promiscuité est celle des vaches à l'heure de la traite.


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#JeSoutiensNosForcesDeLOrdre par le Collectif Les Citoyens Avec La Police