«L’obsession raciale gagne jusqu’à l’opéra» par Mathieu Bock-Côté


La question raciale s’invite à l’Opéra de Paris et naturellement, M, le Magazine du Monde applaudit, dans un reportage plein d’admiration pour les salariés de l’institution engagés dans une démarche militante. Le récit est devinable: depuis l’affaire George Floyd, comme le veut désormais le discours rituel de la mouvance racialiste, qui souhaiterait en faire le moment zéro d’une conversion mondiale à l’orthodoxie diversitaire, les «personnes racisées» travaillant à l’Opéra de Paris auraient pris conscience des «micro-agressions» à répétition qu’elles y subiraient depuis longtemps. Autrement dit, la mort tragique et révoltante d’un homme noir au Minnesota, un État américain assez lointain, aurait réveillé de manière traumatique les souvenirs refoulés des «minorités» françaises. Le racialisme, encore une fois, pousse des hommes à s’identifier de manière fantasmatique à d’autres, sur un continent lointain, dans un pays étranger, sur la seule base de la couleur de peau. En septembre dernier, une partie des salariés de l’institution ont décidé de produire un manifeste intitulé «De la question raciale à l’opéra de Paris». Au moins, nous savons à quoi nous attendre. Ce vocabulaire n’est pas neutre.

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Alexander Neef, le nouveau directeur de l’Opéra, avance sous l’étendard de la «diversité». Il entend «décoloniser» l’institution et les œuvres qu’elle met en scène. Il faudra changer la manière de les représenter, en leur faisant passer un test idéologique. Après le réalisme socialiste du siècle dernier, vient aujourd’hui le temps du réalisme diversitaire. C’est le retour de l’art officiel. Le délire idéologique peut même aller loin: rappelons-nous Carmen, par Leo Muscato, à Florence, qui avait réécrit la fin de l’opéra pour protester contre la violence faite aux femmes. Certes, la direction de l’Opéra de Paris a démenti que des créations de Noureev ne seraient plus représentées, comme l’affirmait M, le Magazine du Monde. Mais l’essentiel se confirme pourtant: une purge de fait dans la mise en scène et le répertoire, il y aura, et elle s’opérera contre une conception accusée d’être exagérément européo-centrée de l’opéra. Aurait-on en tête de reprocher à l’Afrique d’être africano-centrée? C’est pourtant un tel reproche qu’on fait à l’Europe en lui promettant la rédemption diversitaire si elle consent à sa désincarnation angélique et s’arrache à sa propre esthétique, à jamais corrompue par ses crimes passés, qu’ils soient réels ou imaginaires.

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