Le projet de loi contre l'immigration clandestine doit ouvrir une réflexion plus générale
Emmanuel
Macron et son ministre de l’Intérieur préparent pour février une rigoureuse loi
contre l’immigration collective. C’est un début de réponse apportée aux
Français à leur préoccupation sécuritaire. Mais comme le souligne Guillaume
Roquette dans son Edito du Figaro Magazine (n° du 22 et 23 décembre 2017) :
« Le vrai problème réside plutôt dans la mise en œuvre d’une telle
politique. (…) En réalité, le seul moyen vraiment efficace pour diminuer
le nombre de clandestins en France serait de les empêcher d’entrer sur le
territoire ».
J’attends
du président Macron qu’il reconnaisse ouvertement que la République française a
un problème avec l’immigration et plus précisément avec celle en provenance des
pays musulmans (qui contamine une partie des Français de confession musulmane).
Lutter
contre l’immigration clandestine ne suffira pas. Il faut prendre la question
dans son ensemble.
Comment ?
1. En définissant une politique migratoire
conforme aux intérêts français ;
2. En appliquant rigoureusement le droit
d’asile ;
3. En réformant le code de la
nationalité ;
4. En renégociant l’accord de Schengen.
DEFINIR
LA POLITIQUE MIGRATOIRE
Trop
souvent, le débat sur l’immigration est interdit avant même d’avoir commencé,
enfermé qu’il est dans le conformisme de ceux qui se contentent de répéter des
slogans, cadenassé par l’immobilisme de ceux qui se complaisent dans les
postures et les impostures, verrouillé par le juridisme de ceux qui ont abdiqué
toute volonté politique, piégé par le moralisme de ceux qui jouent les censeurs
et les professeurs de vertu.
Interdire
l’installation de tout étranger en France n’a pas de sens, d’abord ce serait
méconnaître l’histoire de notre pays, ensuite ce serait nier la mondialisation,
enfin ce serait se priver de compétences intellectuelles et manuelles
importantes pour notre économie.
Mais
l’immigrationnisme est une idéologie tout aussi absurde que dangereuse.
Idéologie en vogue parmi la bien-pensance parisienne, le mal est nécessairement
du côté de ceux qui veulent l’organiser, la maîtriser et la réguler.
Il
faut en finir avec l’angélisme immigrationniste. Il faut adopter une
approche plus réaliste, plus rationnelle, plus responsable et, certainement, in
fine, plus humaine et plus conforme à l’intérêt national.
La
sécurité nationale est toujours menacée par le terrorisme. Le communautarisme
met en danger l’unité nationale. Des quartiers entiers sont laissés entre les mains
de petites frappes défiant les lois républicaines. La communauté nationale
doute de ses institutions et de leurs représentants. Certains commencent à
remettre en cause les fondements démocratiques de notre pays.
Bien
sûr, l’immigration n’est pas seule responsable de ce malaise, mais augmenter
l’immigration est irresponsable. Irresponsable vis-à-vis de la communauté
nationale fragilisée et en souffrance alors même que le marché du travail, les
finances publiques, le système éducatif t l’ascenseur social est bloqué.
Irresponsables vis-à-vis de ces hommes, de ces femmes, de ces enfants venus du
Sud, chercher en Europe une vie meilleure mais qui trouveront au mieux une vie de
pauvreté asservis à des marchands de sommeils et des esclavagistes de toute
sorte, s’ils n’ont pas rencontré la mort. En matière d’immigration, les bons
sentiments conduisent souvent à des drames.
La
France a le droit de définir et de mettre en œuvre une politique volontariste,
active et courageuse, conforme à l’intérêt national.
Comment ?
1. En définissant chaque année, le nombre
d’étrangers admis à immigrer en France.
2. En mesurant la capacité du candidat à
l’immigration à assimiler la société française et à assurer son autonomie
financière.
3. En restreignant l’accès aux allocations
familiales et au logement social, en le conditionnant à au moins cinq années de
résidence légale en France.
APPLIQUER
LE DROIT D’ASILE
L’asile
est devenu une voix légale pour l’immigration illégale, sans que de véritables
mesures de contrôles et de régulation soient mises en place. La France continue
de voir le nombre de demandeurs d’asile augmenter. Le seuil des 100.000
demandes d’asile a été franchi en 2016. Là où le système a totalement dérivé
c’est qu’il n’y a quasiment plus de distinction entre les réfugiés – auxquels
nous devons protection – ce qui est notre honneur – et les déboutés du droit
d’asile qui usent et abusent de notre générosité. Ceux-là n’ont pas leur place
en Europe ni en France et doivent être renvoyés dans leurs pays d’origine. La
Cour des comptes a rappelé que le taux d’éloignement ne dépasse pas 5 à 7%. En
clair, neuf déboutés sur dix restent en France !
Comment ?
1. Le temps de placement en rétention doit
passer de 45 jours à dix-huit mois comme en Allemagne.
2. Il faut limiter la procédure de dépôt
des demandes d’asile aux 7 premiers jours à compter de l’entrée sur le
territoire.
3. Il faut supprimer le caractère suspensif
des recours.
4. Il faut mener une action diplomatique
très forte vis-à-vis de certains pays qui organisent l’immigration de leur
population.
REFORMER
LE CODE DE LA NATIONALITE
Dans
le même temps, il convient de revoir les conditions d’accès à la nationalité
française, pour renforcer la cohésion nationale, en donnant toute sa force au
principe d’assimilation, inscrit dans l’ordonnance du 19 octobre 1945, issue du
programme national de la Résistance : « Nul ne peut être naturalisé
s’il ne justifie de son assimilation à la communauté française. »
Tous
ceux qui, ne sachant rien ou ne voulant rien savoir, répètent à l’envie que
l’assimilation n’a rien à voir avec la République française, ne
connaissent ni le Code civil ni de l’histoire de la nationalité française.
Le
droit du sang bénéficie dès la naissance à toute personne dont l’un des deux
parents au moins est français (800.000 par an). Le droit du sol s’applique,
pour simplifier, à un e personne née en France et y ayant résidé 5 ans, soit
par déclaration anticipée à l’âge de 16 ans, ou de 13 ans avec l’accord des
parents, soit automatiquement à 18 ans (30.000 par an). L’acquisition de
la nationalité française peut se faire par naturalisation (80.000 par an) par
décision du gouvernement sous condition 5 ans de résidence légale,
assimilation, connaissance du français, respect de l’ordre public, absence de
commission d’infraction grave). Enfin, la nationalité française peut s’acquérir
par mariage avec un Français ou une Française (20.00 par an).
Avec 800.000 bébés
français par le droit du sang, il manque chaque année, depuis 1995, 40.000
bébés pour que la génération en âge d’engendrer assure le renouvellement d’une génération
de même effectif. Sur la même période 120.000 personnes ont obtenu chaque année
la nationalité française.
La suppression du droit du sol,
juridiquement possible, remet néanmoins en cause le contrat social entre la
Nation et le ressortissant étranger. La question de la « déclaration de
volonté » ne se pose que dans le cas d’une personne née en France et ayant
18 ans. Encore faut-il relever que l’automaticité ne concerne que 3.000
personnes par an. Quant à savoir si les enfants nés sur le territoire issus de
familles entrées illégalement en France doivent acquérir la nationalité
française, il semble juridiquement (et moralement) difficile de faire peser sur
eux la responsabilité d’actes commis par leurs parents. La lutte contre l’immigration
clandestine et le travail au noir sont des réponses plus efficaces.
Les vraies questions portent à mon
sens d’une part sur la procédure de naturalisation et d’autre part sur la
double-nationalité.
Comment ?
1. En faisant de la naturalisation le résultat
de l’assimilation et non une condition à l’intégration. Au plan juridique, cela
s’écrit très bien : l’étranger né en France bénéficierait d’une
présomption d’assimilation, alors que l’étranger né hors de France devra prouver
cette assimilation.
2. En faisant évoluer le « droit du
sol » vers un « devoir du sol ». L’étranger né en France doit
affirmer clairement sa volonté d’être Français.
3. La naturalisation par le mariage doit
être supprimée. Celui-ci deviendrait un élément probatoire d’assimilation.
4. Dans tous les cas, l’Etat, sans
motivation particulière, dispose du droit d’opposition à une naturalisation.
5. Enfin, la nationalité française doit
être exclusive de toute autre. Quelque soit la méthode d’acquisition de la
nationalité (par sang, par sol, par naturalisation) on ne peut être que
français. C’est l’expression ultime du choix.
RENEGOCIER
« SCHENGEN »
L’espace
Schengen est né de la volonté de cinq pays (France, Allemagne, Belgique,
Pays-Bas et Luxembourg) de supprimer entre eux les contrôles transfrontaliers
pour les voyageurs et favoriser les échanges commerciaux. Aujourd’hui Schengen
c’est 26 pays. En contrepartie de cette circulation sans passeport, les pays du
club sont censés renforcer leurs contrôles aux frontières, coopérer
efficacement sur les plans judiciaire et policier, adopter des règles communes
sur l’asile, échanger des renseignements…
Créer
en 1995, face aux défaillances de Schengen constatées suite au « printemps
arabe », Nicolas Sarkozy avait obtenu en 2013, l’amendement du traité
permettant le retour temporaire des contrôles aux frontières nationales. La
vague d’attentats en France et dans l’ensemble de l’Europe depuis 2015 a fini
par faire de Schengen le synonyme de peur.
Aussi,
il est crucial que l’Europe, à l’immobilisme depuis plusieurs années, revoit
les règles de Schengen. Il ne s’agit pas de revenir sur un contrôle national
des frontières mais bien de renforcer le cadre européen.
Comment ?
1. La France, représentée par Emmanuel
Macron, doit prendre l’initiative en exigeant un nouvel accord d’ici fin juin
2018. A défaut, le président français doit dénoncer unilatéralement l’accord de
Schengen, provoquant une crise institutionnelle européenne. La France est
suffisamment influente au sein de l’Union pour en prendre le risque.
2. En renforçant les prérogatives de Frontex
(agence de gestion des frontières extérieures) et en lui permettant de disposer
d’une force spécifique de garde-frontières ayant une compétence territoriale étendue
à l’ensemble de la zone Schengen.
3. En créant un poste de ministre européen
de la sécurité, désigné par les ministres de l’Intérieur des Etats signataires
du nouvel accord Schengen et le directeur de Frontex, qui serait l’organe politique
en charge de transmettre à l’agence des pistes d’action en fonction de l’évolution
des flux migratoires.
4. En uniformisant les conditions d’octroi
de la nationalité des pays membres. C’est une condition indispensable, la
naturalisation conférant automatiquement la qualité de citoyen européen.
La sécurité intérieure de l’union
européenne est l’enjeu fondamental de l’année à venir. Sans sécurité, il n’y
aura pas de commerce florissant.
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« Une culture ne meurt que de sa propre
faiblesse » disait Malraux.
2017©Laurent
Sailly pour Méchant Réac ! ®