Migrants: 6 idées pour éviter la honte et le chaos
Soixante et onze morts en Autriche dans un camion, deux
cents disparus suite au chavirage d’une embarcation au large des côtes libyennes,
des actes xénophobes signalés en Allemagne, des
comportements très limites des forces de l’ordre hongroise… c’est le
triste bilan d’une journée comme les autres chez les migrants. Il y a quelques
jours j’écrivais un article : « tout cela pourrait bien mal finir… ».
J’espère me tromper. En tout cas, cela commence bien mal !
Et que font nos dirigeants ? Quelles sont leurs
propositions ? Le président Hollande est tellement silencieux qu’on se
demande s’il est rentré de vacances. Le premier ministre doit gérer Emmanuel
Macron et ses déclarations libérales. Le
parti socialiste, en pleine université d’été, voit ses cadres occupés à
sauver leurs mandats. Les Verts explosent. L’extrême-gauche se divisent à
nouveau (le Front de gauche est mort). L’extrême-droite est engluée dans une
affaire familiale sordide. Le centre droit est muet. Seul, Xavier Bertrand,
pour Les Républicains, fait des propositions innovantes, pratiques, réalistes,
concrètes et efficaces.
Il faut distinguer les différents flux migratoires auxquels
nous sommes confrontés car les réponses sont différentes. Des migrants qui
viennent de l’ouest de l’Afrique via l’Espagne ou du nord via l’Italie (Lybie,
Tchad…), ou du Moyen-Orient via la Grèce (Syrie, Afghanistan, Irak…). Des
migrants qui fuient la guerre, qui fuient la misère économique, qui fuient la
répression.
Que faut-il faire ?
XAVIER BERTRAND |
Tout d’abord, prendre en charge les migrants qui sont entrés
en Europe. Il faut ouvrir des centres d’accueil, sous l’administration de l’ONU,
qui permettront de protéger ces populations et d’étudier les différentes
demandes d’asile. Les migrants « politique » sont appelés à
bénéficier du droit d’asile et à pouvoir séjourner légalement en Europe. Les migrants
des pays en guerre resteront dans ces centres avant d’être renvoyés chez eux
une fois la paix revenue.
Ensuite, informer les populations locales, candidates à l’immigration,
que l’Europe n’est plus cette « Eden » distribuant, comme une manne,
prestations sociales et travail. Pour cela, toutes les ambassades européennes doivent
pouvoir recevoir, étudier et valider (ou invalider) les demandes d’asile. Un
refus « sur place » évitera, à une partie de ces candidats, de se
voir refoulée aux frontières.
MICHEL ROCARD |
JEAN LOUIS BORLOO |
L’Europe, ses états membres, doivent mettre en place un « plan
Marshall » d’investissements économiques massifs en Afrique (projet de
Jean-Louis Borloo d’électrifier le continent) afin de lutter contre la misère
extrême de ces pays.
Dans les pays en guerre, seule la paix arrêtera ce flux
migratoire. Au moment où j’écris ces lignes, je ne sais pas s’il faut ou non imposer
la paix par la force armée. Toujours est-il qu’il faut cesser les embargos de
toutes sortes (sauf livraison d’armes et poursuivre le contrôle des mouvements
financiers) notamment commerciaux qui ne sanctionnent que les populations.
Enfin, le traité Schengen doit être renégocié afin de
permettre à chaque pays de reprendre le contrôle de leurs frontières. Un accord
de solidarité financière et militaire doit être passé entre les états de l’union
européenne afin d’accompagner les pays ayant des côtes méditerranéennes (Espagne,
France mais surtout Italie et la Grèce). Cet accompagnement passe notamment par
la mise en place d’un blocus maritime aux larges de la Libye afin d’intercepter
en pleine mer ces embarcations de la mort.