Terrorisme : la surveillance des frères Kouachi, interrompue pour n’avoir pas produit de résultats suffisamment rapides !


RAPPEL DES FAITS. Le 7 janvier 2015, Chérif et Saïd Kouachi entre au 10, rue Nicolas Appert, immeuble où se situe la rédaction de Charlie Hebdo, et tuent dix personnes, dont un policier, au sein de la rédaction du journal.

Les frères Kouachi avaient fait l’objet de surveillances assez poussées de la part des services de renseignement. Saïd Kouachi avait ainsi été placé, au même titre que M. Salim Benghalem (Vraisemblablement toujours présent dans les zones de combat en Syrie, il a été condamné en janvier 2016 à quinze années de prison par la justice française), sous surveillance par la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris (DRPP) en 2011. Son directeur, M. René Bailly, a expliqué à la commission d’enquête de l'Assemblée Nationale que ces individus semblaient « intéressants » parce qu’ils fréquentaient des « mosquées ainsi que des noyaux d’individus pouvant présenter un jour une certaine dangerosité ».

L’un des frères Kouachi et M. Salim Benghalem se sont rendus en 2011 au sultanat d’Oman, ce qui leur a certainement permis de rejoindre le Yémen limitrophe par la suite. Si M. Salim Benghalem est resté dans la région, son compagnon est, pour sa part, revenu en France quelques semaines plus tard, où sa surveillance par la DRPP a repris, par le biais de nouvelles interceptions de sécurité, puis abandonnée une première fois, les écoutes n’étant pas concluantes.

La DRPP a de nouveau mis sur écoute Saïd Kouachi en 2014 avant d’abandonner encore sa surveillance lorsque ce dernier a quitté la région parisienne pour s’installer à Reims en juin 2014. La compétence territoriale de la DRPP se limitant à Paris et la petite couronne, elle transmet alors l’intégralité du dossier à la DGSI, au cours d’une réunion de travail qui se tient au début du mois de juillet, et celle-ci s’engage alors à prendre le relais.

Interrogé sur ce point par la commission d’enquête, son directeur général, M. Patrick Calvar a répondu que la surveillance fut finalement définitivement interrompue car « aucun élément ne permettait d’établir de la part des frères Kouachi une activité terroriste ».

À l’évidence, il est toujours plus aisé de réécrire les histoires lorsque leur fin est connue. Pour autant, la surveillance de Saïd Kouachi illustre en partie le défi du changement auquel la nouvelle menace terroriste nous confronte. Formés à la discrétion voire à la clandestinité, les combattants étrangers se sont vus expliquer la nécessité et les moyens de déjouer les formes classiques de la surveillance, y compris durant des périodes longues. Certaines interceptions en apparence infructueuses peuvent ainsi constituer en elles-mêmes un indice permettant de supposer que la personne est « entrée en clandestinité » : prendre en compte ces nouveaux comportements est un défi redoutable pour nos services.

Face à une telle menace, les services spécialisés – judiciaires ou de renseignement – devront nécessairement adapter leurs grilles d’analyse pour apprécier la dangerosité des personnes radicalisées, a fortiori dans un contexte où le contingentement de l’usage des techniques de renseignement paraît confortable. 


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