Le débat sur le "burkini" ou le simplisme à la française
© Laurent SAILLY pour Méchant Réac ! ®
Sans
hystériser le sujet, reconnaissons qu'il y a bien en France une question de
l'islam, faute d'une démonstration convaincante, à travers une évolution
suffisante de la culture islamique, de sa compatibilité avec les valeurs de la
République. D’autant que la version radicalisée de l’islam revendique un
certain nombre de pratiques religieuses qui, sans être interdites ni toujours
contradictoires avec la laïcité, deviennent problématiques quand elles s'exercent
sur un mode provocateur, agressif, intransigeant
Il
revient donc aux musulmans - les démocrates, lucides et effarés - de
faire entrer dans le lit de la laïcité une doctrine qui lui est
étrangère. Car iI n'y a aucune raison de dispenser la minorité musulmane
des contraintes qu'ont eu à subir par le passé les chrétiens et les
juifs. Inviter les musulmans à la « discrétion » (Jean-Pierre Chevènement)
est la moindre des choses. Dans ce rapport de force, la solidité
de la République est à l'épreuve. Sa pente serait de reculer
encore. Aux Français réveillés de s'y opposer. L'écrivain Tahar Ben Jelloun
demande aux siens (Le Monde, 30 juillet) « de renoncer à tous les
signes provoquants d'appartenance à la religion de Mahomet », à moins
de « faire nos valises ». C'est en ces termes que le débat se pose.
Mais
nous devons aussi repenser à la France et à l'essence de la République en les
mettant en perspective dans une histoire et un héritage, de sainte Geneviève à
de Gaulle, ou de Jeanne d'Arc au Capitaine Dreyfus. Car la République s'est
développée sur le refus, en grande partie, de son passé tant royal que
catholique, tant colonial que collaborationniste.
Les
« valeurs de la République » sont la voie royale de la sortie de
crise. Loin du débat sur le burkini qui fait le jeu d’un côté de l’islam
radical et de l’autre des mouvements d’extrême-droite. L’islam agit comme un
puissant révélateur de notre propre désarroi de civilisation, ici en Occident.
Mais l’islam tel qu’il veut s’imposer en France n'a pas actuellement le moteur
culturel nécessaire pour être une fabrique de civilisation et va à l’encontre
de la modernité.
L’islam doit faire son autocritique pour entrer dans
une phase de transition. Le reconnaissance d’un islam français (car il n’est
« ni de France », « ni en France ») passe obligatoirement
par l’admission de la primauté culturelle du christianisme constituée à travers
des racines gréco-latines.