Pain au chocolat, Chocolatine, les députés débattent !
Par l’amendement n°2064, dit « Amendement
Chocolatine » les députés : M. Pradié, M. Le
Fur, M. Brun, M. Bazin, M. Cattin, M. Leclerc,
M. Bony, Mme Lacroute, M. Vialay et M. Ferrara souhaite
compléter le deuxième alinéa de l’article L. 640‑1 du code rural et de la pêche
maritime par les mots :
« pour
valoriser l’usage courant d’appellation due à la notoriété publique du produit
et de ses qualités reconnues au travers d’une appellation populaire. »
Ils considèrent (sans rire) que :
« la valorisation des produits de qualité et de tradition, qui forment une
richesse agricole, artisanale et commerciale dans nos territoires et notre pays
passe souvent par une appellation populaire qui contribue fortement à sa
notoriété.
Le présent
amendement complète l’article L. 640‑1 du code rural et de la pêche
maritime qui vise à définir les objectifs de la « politique conduite dans
le domaine de la qualité et de l’origine des produits agricoles, forestiers ou
alimentaires et des produits de la mer » en précisant que la valorisation
du nom d’usage et de notoriété d’un produit répond à un de ces objectifs
importants.
La valorisation
d’un produit implique une origine, une fabrication locale, une qualité
contrôlée, un savoir-faire préservé et une notoriété dûment établie. Cet
amendement permettra ainsi de compléter ce qui constitue une véritable
« chaîne de la réussite ».
Une telle
évolution, légère, de la Loi, permettra de redonner ses lettres de noblesse à
de nombreux produits locaux. Ce sera par exemple le cas d’une viennoiserie dont
historiquement le nom a puisé son origine dans la Région Gasconne, et qui fait
la fierté de tout le Sud de la France : la chocolatine. »
Cet amendement,
fondamentale au regard de la situation économique et sociale de la France, des
bouleversements mondiaux qui affectent la migration des populations, et les tensions
internationales, nos députés ont offert un grand moment de la vie parlementaire
française. Je vous rapporte l’extrait du C.R. de l’Assemblée nationale portant
sur ce sujet où l’indépendance nationale semble être en jeu :
« M. le président,
Hugues
Renson, vice-président. La parole est à M. Michel Vialay, pour
soutenir l’amendement no 2064.
« M.
Michel Vialay. Cet amendement, dit « chocolatine », a
défrayé la chronique et a pu faire sourire, mais il est en réalité très
sérieux, puisqu’il vise à compléter le code rural et de la pêche maritime pour
valoriser les productions locales.
Il est dans le droit fil, mes chers collègues, du décret Raffarin de 1995 sur
la baguette de tradition. Ce décret, qui avait aussi fait sourire à l’époque, a
permis de sauver nombre de boulangeries artisanales, et donc d’emplois, dans
les territoires, notamment ruraux.
L’amendement concerne bien sûr les spécialités de viennoiseries ou, en
Bretagne, le kouign amann, mais aussi des produits locaux de tradition, comme
le caillé doux de Saint-Félicien en Ardèche, cher à votre collègue Dussopt,
monsieur le ministre, ou le carré de Salers, cher aux Catalans et notamment au
premier d’entre eux, Jean-Yves Bony, ici présent.
Mes chers collègues, nos régions ont du talent. Valoriser les produits du terroir,
c’est sauvegarder l’emploi dans nos territoires.
« M.
Jean-Baptiste Moreau, rapporteur. La valorisation du nom d’usage
et de notoriété d’un produit est déjà un aspect essentiel des différents
labels, en particulier les appellations d’origine. Votre exemple est d’ailleurs
particulièrement mal choisi, puisque le terme de chocolatine n’a de notoriété
que dans le Sud-Ouest. Dans tout le reste du pays, y compris dans le Sud-Est et
dans la Creuse, on parlera davantage de pain au chocolat.
Avis défavorable. »
L'amendement sera rejeté. Le débat Chocolatine
versus Pain au chocolat propose une double lecture :
-
Une lecture pessimiste : le temps
parlementaire, si coûteux, ne mériterait-il pas d’être mieux employé ?
-
Une lecture optimiste : si nos parlementaires peuvent
se permettre ces digressions, c’est que la situation n’est peut-être pas aussi
grave…
N.B. : vous l’avez
compris, si cet article s’attaque à un vrai sujet traité par l’Assemblée
nationale, la photo et le texte qu’elle contient est un Fake, une fausse nouvelle.
L’objectif est de sensibiliser chacun d’entre nous à ne pas « liker »
n’importe quoi ou à participer à la diffusion de fausses nouvelles. Les réseaux
sociaux ne dispensent ni de l’analyse critique, ni du sens des responsabilités !