Assassinat de Miss Irak 2014 à Bagdad : où sont les néo-féministes ?
La jeune mannequin Tara
Fares, élue Miss Bagdad et Miss Irak en 2014, a été abattue de trois balles jeudi
en pleine rue de la capitale irakienne. Sur les réseaux sociaux, les messages
d’hommage se multiplient, sans arriver à couvrir les critiques et la calomnie
que la jeune femme de 22 ans subissait ces derniers mois. Tandis que nombre
d’internautes lui reprochaient ses tenues osées, d’autres soupçonnent qu’elle a
justement été assassinée pour avoir revendiqué cette liberté.
Tara Fares, elle, avait un
temps séjourné en Europe après ses victoires de Miss. Puis la jeune femme était
rentrée sur ses terres en important sa façon de vivre occidentale, et ses
tatouages ! Ne s’affichant pas plus dévêtue que nombre de blogueuses
françaises, mais parfois dans des positions sexy, elle s’était attiré les
foudres de détracteurs masculins, mais également féminins. En Irak, une société religieuse patriarcale, enfourcher
un vélo pour une femme suffit même à choquer certains hommes. La féministe
Marina Jaber, sans voile et en jean, s’y emploie par exemple depuis plusieurs
années, serpentant les rues de Bagdad pour faire passer son message
d’émancipation.
Le mois dernier, deux
femmes célèbres, appartenant également au secteur de la beauté de Bagdad, sont
aussi décédées dans de mystérieuses circonstances, relève par ailleurs CNN. La
première, Rafeef al-Yaseri, chirurgien plasticien, organisait des programmes
nationaux spécialisés dans les affaires médicales dédiées aux femmes. Rafeef
al-Yaseri a été tuée à son domicile mi-août. Une semaine plus tard, c’est Rasha
al-Hassan, propriétaire et directrice du Viola Beauty Center à Bagdad, qui
était retrouvée morte chez elle.
Mercredi soir, la mission
de l’ONU en Irak (Unami) s’est par ailleurs émue de la mort par balles de la
militante des droits de l’Homme Souad al-Ali,a priori tuée dans des circonstances plus claires, par son
mari, à Bassora, au sud du pays. La police ayant communiqué en invoquant un «
différend familial », la mission des Nations Unies a réagi en rappelant «
condamner tout acte de violence, en particulier contre les femmes, dont le
meurtre, les menaces et l’intimidation, comme des actes totalement
inacceptables ».
En novembre dernier, je faisais part dans ce blog du message d’amour proclamé par Miss Irak, Sarah Idan,
dans un selfie. Pourtant, depuis qu'elle l'a mis en ligne, celle-ci a déclenché
les passions car à côté de la représentante de l'Irak au concours de Miss
Univers, pose Miss Israël, Adar Gandelsman. Le cliché a récolté en une semaine
plus de 3.600 "likes" mais il a aussi déclenché une avalanche de
commentaires négatifs. Musulmane, Sarah est née à Bagdad. Elle a aujourd’hui
émigré aux Etats-Unis.
Quel féminisme veulent imposer
les islamistes et leurs serviteurs ?
J’attends les réactions
des Caroline De Haas, Clémentine Autain et autre Rokhaya Diallo !