L'état politique des Français (Nov.-Déc. 2018)

« Depuis 2009, le CEVIPOF de Sciences Po réalise chaque année un baromètre de la confiance politique.

·        83 % des Français estiment que les responsables politiques ne se préoccupent pas d’eux.
·        68 % qu’ils "parlent des problèmes de manière trop abstraite",
·        62 % que "la plupart des responsables politiques ne se soucient que des riches et des puissants".
·        34 % d’entre eux pensent "qu’il n’y a pas de quoi être fier de notre système démocratique",
·        31 % que "les hommes politiques ne méritent pas de respect".

Par ailleurs, seulement 29 % des Français ont confiance dans l’Assemblée nationale, 32 % dans l’Union européenne, 33 % dans l’institution présidentielle et 30 % dans le gouvernement. » (1)

« En revanche, ils se retrouvent un peu plus dans toutes les structures de proximité :

·        53 % d’entre eux ont confiance dans le conseil municipal et leurs maires,
·        43 % dans le conseil départemental
·        et 41 % dans le conseil régional

Cette défiance massive à l’égard de la classe politique - qui est considérée comme déconnectée des réalités et trop éloignée des Français - et des institutions débouche sur une méfiance envers la politique, partagée par 39 % des Français, qui va jusqu’au dégoût pour 25 % d’entre eux. » (1)

« Cela résulte de la situation sociale du pays, dont la responsabilité est imputée à l’ensemble des dirigeants, quelle que soit leur appartenance politique. Plus profondément, tous ces indicateurs découlent également de mutations profondes de la démocratie en France. En particulier, le déclin des organisations d’intérêts, des corps intermédiaires, des syndicats (27 % des Français leur font confiance) et singulièrement des partis politiques (9 %) ou des médias (24 % de confiance) mais également, des transformations de la gouvernance du fait de l’européanisation croissante. Enfin, la défiance est interne à la société : 40 % des Français ont confiance dans les gens rencontrés pour la première fois (contre 92 % qui ont confiance dans leurs familles et les gens qu’ils connaissent personnellement). Gageons que le baromètre de cette année enregistrera des résultats plus négatifs encore. » (1)

Et les « gilets jaunes dans tout ça ?

« L’on répète à satiété que le mouvement est soutenu par "les trois quarts des Français", "80 % de l’opinion", etc. En regardant les différents sondages d’un peu plus près, il est possible de tracer toute une gradation dans l’adhésion au mouvement des Gilets jaunes : 


  • 66 % des Français disent éprouver de la sympathie pour le mouvement ou le soutenir (plus de 70 % parfois).
  • 40 % des personnes interrogées disent soutenir le mouvement (lorsque la question distingue, comme il se doit mais n’est en général pas fait, soutien et sympathie). 
  • 20 % des Français disent "nous sommes des Gilets jaunes" » (2)
« Selon un sondage réalisé par IPSOS les 5 et 6 décembre, une éventuelle liste "Gilets jaunes" pourrait être créditée de 12 % si les élections européennes avaient lieu maintenant. Elle ne menacerait pas la liste LREM (21 %), mais disputerait les 2e/3e places au Rassemblement national (14 %) et à Europe Ecologie (13 %), avec LFI loin derrière (9 %). » (2)

« Il s’agit d’une grande différence avec le mouvement social de 1995 ou la révolte sociétale de mai 1968 – dans les deux cas longtemps ascendants.

La mobilisation a réuni 285 000 personnes pour la France entière lors du premier samedi, le 17 novembre, 160 000 le 24 novembre, 137 000 le 1er décembre et 126 000 le 8 décembre. Soit, au départ, moins de 0,5 % de la population adulte. Et une baisse, suivie d’une stabilisation malgré le vacarme médiatique et la multitude des soutiens, plus ou moins intéressés.

Notons au passage que nous sommes très loin des manifestations massives lors des mouvements sociaux de ces dernières années, par exemple contre les réformes des retraites en 2003 (Fillon) et Woerth (2010).

Ces précisions n’ont pas pour objet de sous-estimer ce mouvement mais de rectifier la surestimation dont il est communément l’objet. » (2)

Emmanuel Macron, la ligne jaune (3)

Réalisé avant son allocution, le baromètre « IPSOS – Le Point » montre une forte chute de sa popularité.

La cote de popularité du président de la République « dégringole de 6 points depuis [la] dernière enquête, pour n’atteindre aujourd’hui que 20 % d’opinions favorables, quand dans le même temps son taux d’opinions défavorables grimpe de 70 à 76 % chez l’ensemble des Français. Les insatisfactions au sein de son opposition s’accroissent un peu plus ce mois-ci : les jugements négatifs atteignent 94 % chez les sympathisants du Rassemblement national (+ 2), 92 % dans l’électorat Insoumis (+ 7) et 80 % dans celui du PS. Plus grave pour Emmanuel Macron, son image se dégrade chez ceux qui constituent ses bulles d’air. En effet, son taux d’opinions favorables baisse de 6 points chez les sympathisants LR (20 %) et, surtout, de 8 points dans les propres rangs de LREM (81 %). » (3)

« "D’un point de vue sociologique et démographique, les catégories qui trouvent un écho dans les revendications des gilets jaunes accentuent leur défiance", analyse Federico Vacas, directeur adjoint du département politique et opinion d’Ipsos. Les ouvriers ne sont plus que 5 % à avoir un avis positif sur le chef de l’Etat (– 8), 15 % chez les habitants des milieux ruraux (– 6) et 12 % chez les Français aux revenus allant de 1 200 à 2 000 euros (– 9). Ce socle de mécontents a tendance à s’élargir : chez les 60 ans et plus, "l’un des noyaux durs de sa popularité", Emmanuel Macron perd 11 points (21 %). Principale force du chef de l’Etat ? La faiblesse de l’opposition : ni Marine Le Pen (=), ni Jean-Luc Mélenchon (+ 2), ni Laurent Wauquiez (– 3), ni Olivier Faure (+ 3) ne profitent de la situation. » (3)


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