Les chantres du « décolonialisme » : un racisme d’extrême-gauche qui ne dit pas son nom !
Dans « La gauche et la race », le sociologue Manuel Boucher, dénonce les
mouvements décoloniaux qui représentent pour lui un anti-humanisme. Professeur des
universités en sociologie à l'Université de Perpignan Via Domitia. Ses travaux
portent sur les désordres urbains et leur régulation ; les transformations de
l'intervention sociale, l'ethnicisation et la racisation des relations
sociales. « Comment est-il possible qu'une partie
de la gauche reprenne à son compte un vocabulaire racialiste et culturaliste,
celui de la distinction entre « Blancs », « Noirs » et « Musulmans » contraire
aux idées humanistes et universalistes au cœur des combats de la gauche ? En
reconnaissant la grille de lecture raciale mobilisée par les militants
postcoloniaux dans les luttes contre les oppressions et dominations, la gauche
ne participe-t-elle pas à remettre en question son identité rendant celle-ci
aveugle à la diversification des formes d'autoritarisme et d'identitarisme au
sein des sociétés multiculturelles ? » s’interroge le sociologue,
dans son ouvrage (1).
Pour dénoncer cette stratégie hégémonique, 80 intellectuels, philosophes, historiens, professeurs, ont dénoncé les mouvances
qui, sous couvert de lutte pour l'émancipation, réactivent l'idée de
« race ».
« Nos institutions culturelles,
universitaires, scientifiques (sans compter nos collèges et lycées, fortement
touchés) sont désormais ciblées par des attaques qui, sous couvert de dénoncer
les discriminations d'origine « coloniale », cherchent à miner les principes de
liberté d'expression et d'universalité hérités des Lumières. Colloques,
expositions, spectacles, films, livres « décoloniaux » réactivant l'idée de «
race » ne cessent d'exploiter la culpabilité des uns et d'exacerber le
ressentiment des autres, nourrissant les haines interethniques et les
divisions. C'est dans cette perspective que s'inscrit la stratégie d'entrisme
des militants décolonialistes dans l'enseignement supérieur (universités ;
écoles supérieures du professorat et de l'éducation ; écoles nationales de
journalisme) et dans la culture.
La situation est alarmante.
Le pluralisme intellectuel que les chantres du « décolonialisme » cherchent à
neutraliser est une condition essentielle au bon fonctionnement de notre
démocratie. De surcroît, l'accueil de cette idéologie à l'université s'est fait
au prix d'un renoncement à l'exigence pluriséculaire de qualité qui lui valait
son prestige.
Nous appelons les autorités
publiques, les responsables d'institutions culturelles, universitaires,
scientifiques et de recherche, mais aussi la magistrature, au ressaisissement.
Les critères élémentaires de scientificité doivent être respectés. Les débats
doivent être contradictoires. Les autorités et les institutions dont ils sont
responsables ne doivent plus être utilisées contre la République. Il leur
appartient, à tous et à chacun, de faire en sorte que cesse définitivement le
détournement indigne des valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité qui
fondent notre démocratie. » (2)
« La France militante serait-elle touchée par le syndrome anglo-saxon
d'un repli communautaire fondé sur la couleur de la peau ?
Des
réunions en non-mixité se tiennent désormais au cœur d'organisations de gauche
comme le bureau politique de l'Unef, ou chez Sud-Éducation 93, qui prévoyait en
novembre d'organiser un stage en « non-mixité racisée ». Depuis deux
ans, les initiatives essaiment partout en France. En mars 2016, à l'occasion de
Nuit debout, la « commission féministe » organise des réunions
réservées aux « femmes et minorités de genre », entraînant des débats
et des réactions politiques houleuses. Six mois plus tard, les deux activistes
antiracistes Fania Noël et Sihame Assbague rallument la mèche en organisant un
« camp d'été décolonial » destiné « uniquement aux personnes
subissant à titre personnel le racisme d'État en contexte français ». Lors
d'une interview donnée à Vice
News, elles justifient l'efficacité de réunions où les
Blancs sont absents, car, expliquent-elles sans nuance, « ils se situent
en tant qu'observateurs, alors qu'il faudrait aussi qu'ils se posent la
question des bénéfices que leur rapporte la blanchité
dans un système qui les privilégie. » Les deux jeunes femmes accusent les
traditionnels militants de l'antiracisme : « Pour toutes les personnes
blanches qui sont dans l'antiracisme, il y a une dorure symbolique, comme ceux
qui font de l'humanitaire. Ils se regardent être des gens bien. » Pour
cette nouvelle génération de militants très marqués à gauche, il est impossible
de se dire antiraciste et de remettre en question les vertus de la non-mixité.
Ceux qui doutent seront renvoyés vers l'exemple honni de SOS Racisme,
association dont la simple évocation suffit à plonger un amphi de nouveaux
antiracistes dans l'hilarité. » (3)
« La
République n’a jamais demandé la négation des origines de ses citoyens, la
République ne nie pas les erreurs du passé. Mais la République doit nous unir.
Les communautaristes d’extrême-gauche poussent à la division. Le racisme doit
être combattu comme le communautarisme ! L’un comme l’autre il ne
constitue pas une idéologie et doivent être sévèrement réprimés. » (4)
(1)– Editions Harmattan
(2)– Les signataires : Waleed Al-Husseini, essayiste
-Jean-Claude Allard, ancien
directeur de recherche à l'Iris -Pierre Avril, professeur
émérite de l'université Panthéon-Assas -Vida Azimi,
directrice de recherche au CNRS - Elisabeth
Badinter, philosophe -Clément
Bénech, romancier -Michel
Blay, historien et philosophe
des sciences -Françoise Bonardel,
philosophe -Stéphane Breton,
ethnologue et cinéaste -Virgil Brill,
photographe -Jean-Marie Brohm,
sociologue - Marie-Laure Brossier, élue
de Bagnolet- Sarah Cattan,
journaliste -Philippe de Lara,
philosophe -Maxime Decout,
maître de conférences et essayiste -Bernard de La
Villardière, journaliste -Jacques de
Saint-Victor, professeur des universités et critique littéraire
-Aurore Després, maître de conférences -Christophe
de Voogd, historien et
essayiste -Philippe d'Iribarne,
directeur de recherche au CNRS -Arthur Dreyfus,
écrivain, enseignant en cinéma -David Duquesne,
infirmier -Zineb El Rhazaoui,
journaliste -Patrice Franceschi,
aventurier et écrivain -Jean-Louis Fabiani,
sociologue -Alain Finkielkraut,
philosophe et académicien -Renée Fregosi,
philosophe et politologue -Jasmine Getz,
universitaire -Jacques Gilbert, professeur
des universités -Marc Goldschmit,
philosophe -Philippe Gumplowicz, professeur
des universités -Claude Habib,
professeure des universités et essayiste -Noémie
Halioua, journaliste -Marc
Hersant, professeur des
universités -Marie Ibn Arabi,
professeure agrégée de philosophie -Pierre Jourde,
écrivain -Gaston Kelman,
écrivain -Alexandra Lavastine,
philosophe -Françoise Lavocat,
professeure de littérature comparée -Barbara Lefebvre,
enseignante et essayiste -Jean-Pierre Le Goff,
sociologue -Damien Le Guay, philosophe
-Noëlle Lenoir,
avocate au barreau de Paris -Anne-Marie Le Pourhiet,
professeure de droit public -Laurent Loty, chercheur
au CNRS -Catherine Louveau,
professeure émérite -Yves Mamou,
journaliste -Laurence Marchand-Taillade, présidente de forces laïques -Jean-Claude
Michéa, philosophe -Isabelle
Mity, professeure agrégée
-Yves Michaud, philosophe
-Franck Neveu,
professeur des universités en linguistique -Pierre
Nora, historien et
académicien -Fabien Ollier, directeur
des éditions QS ? -Mona Ozouf,
historienne et philosophe -Patrick Pelloux, médecin
- René Pommier, universitaire
et essayiste -Céline Pina,
essayiste -Monique Plaza,
docteure en psychologie -Michaël Prazan, cinéaste,
écrivain -Charles Ramond,
professeur des universités et philosophe -Philippe
Raynaud, professeur des
universités et politologue - Dany
Robert-Dufour, professeur des universités, philosophe -Robert
Redeker, philosophe -Anne
Richardot, maître de
conférences des universités -Pierre Rigoulot,
essayiste - Jean-Pierre Sakoun,
président du Comité Laïcité République - Philippe San Marco, essayiste
-Boualem Sansal, écrivain
-Jean-Paul Sermain, professeur
des universités en littérature française -Dominique
Schnapper, politologue
-Jean-Eric Schoettl, juriste
-Patrick Sommier, homme
de théâtre -Véronique Taquin, professeure
et écrivaine -Jacques Tarnero, chercheur
et essayiste -Carine Trévisan,
professeure des universités en littérature -Michèle
Tribalat, chercheuse
démographe - Caroline Valentin,
avocate et éditorialiste -André Versaille,
écrivain et éditeur -Ibn Warraq, écrivain
-Aude Weill Raynal,
avocate -Yves Charles Zarka,
professeur des universités en philosophie