Pascal Bruckner : Une brève histoire du temps....

Qu’est ce qui a changé dans nos pays depuis 1950  ? L’espérance de vie a augmenté de 20 à 30 ans, l’équivalent du total d’une existence  au XVII° siècle. Passé la cinquantaine, l’animal humain connaît une sorte de suspension  : plus tout à fait jeune, pas vraiment vieux, en apesanteur. C’est un sursis qui laisse la vie ouverte comme une porte battante. Formidable avancée qui bouleverse tout  : les rapports entre générations, la question affective et familiale, le sens même de notre destin. Ce sursis est à la fois passionnant et angoissant. Il faut remplir cette moisson de jours supplémentaires. Les échéances raccourcissent, les possibles s’amenuisent mais il y a encore de la découverte, des surprises, des amours bouleversantes. Le temps est devenu un allié paradoxal  : au lieu de nous tuer, il nous porte. Que faire de ce cadeau ambigu  ?  S’agit-il seulement de vivre plus longtemps ou plus intensément  ? De recommencer ou de bifurquer  ? Qu’en est-il du remariage, d’une nouvelle carrière  ? Comment éviter la fatigue d’être, la mélancolie des crépuscules, comment traverser de grandes joies et de grandes douleurs  ? Nourri à la fois de réflexions et de statistiques factuelles, puisant aux sources de la littérature, des arts comme de l’histoire, ce livre propose une philosophie de la longévité fondée non sur la résignation mais sur la résolution. En somme, un art de vivre cette vie en plus. N’y a-t-il pas une joie profonde à être encore vivants à l’âge ou nos ancêtres avaient déjà un pied dans la tombe  ?


Le temps de l'immaturité

Dans un essai revigorant, le philosophe Pascal Bruckner interroge notre souci de la longévité et célèbre l'adhésion vraie au temps qui passe.

Par

Notre époque, qui aime tant la binarité, ne se penche pas assez sur cette division du monde entre ceux qui pensent tous les jours à leur mort et ceux qui n'y pensent jamais. Elle est pourtant fondamentale et implique nombre de comportements (sociaux, familiaux, culturels, alimentaires…), elle dit une manière d'appréhender la vie, de s'inscrire dans un temps borné. Cette idée peut hanter, nimber l'humeur d'un voile tragique, ou alors, au contraire, pousser à l'extase, apprécier le miracle d'un jour de plus. Dans les métropoles occidentales, on croise des jeunes gens qui, outre le fait qu'ils s'intéressent précocement à leur futur système de retraite, mettent tout en œuvre pour retarder le dessèchement inévitable de leur corps. Ils n'ont pas 30 ans et boivent du thé vert, méditent, mangent des graines, bannissent le sucre et gobent toutes sortes de compléments alimentaires. Rien n'est jouissif, chez eux, tout est stratégique, avec pour objectif de vivre longtemps et en bonne santé. Comme l'écrit Pascal Bruckner dans son dernier essai consacré à la longévité : « Prendre de l'âge n'est tolérable que si l'on reste décent de corps et d'esprit. » Oui, le vieillissement terrorise, il est vécu comme une injustice, plus encore que la mort. « Vieillir, c'est bientôt fini », titrait un magazine dans les années 1990. La science, rappelle le philosophe, nous a permis de vivre plus longtemps - l'espérance de vie a triplé en deux siècles et demi - et en meilleure santé, d'avoir recours à diverses retouches esthétiques de plus en plus tôt afin de tromper notre vis-à-vis, y compris son miroir, sur l'âge de nos os. A ceci près que « ce n'est pas la vie que la science prolonge, c'est la vieillesse ». Si bien que l'on vend plus de couches pour les vieux que pour les bébés en Allemagne et au Japon… 

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