L'insécurité est-elle un sentiment ?
Le débat sur
l’insécurité n’a jamais cessé en France depuis la fin des années 1970. Il
oppose ceux qui affirment que l’insécurité ne cesse de progresser depuis un
demi-siècle et ceux qui affirment que cette progression est largement
fantasmée. Dans ce débat, la notion de « sentiment d’insécurité » est devenue
un enjeu essentiel.
Pour les premiers, parler de sentiment
d’insécurité revient à nier la réalité de cette dégradation,
« sentiment » étant pris comme synonyme d’« imaginaire ».
Ils rejettent donc énergiquement l’expression « sentiment d’insécurité ».
Les seconds admettent que l’opinion publique
est préoccupée par l’insécurité mais mettent toute leur énergie à montrer que
cette préoccupation n’a pas de vraies raisons d’être. Ils insistent sur le fait
qu’il faut soigneusement distinguer insécurité (objective) et sentiment
d’insécurité (subjectif).
Cet usage polémique du terme « sentiment » a
eu pour conséquence de tronquer le débat. En effet, la dispute autour du «
sentiment d’insécurité » signifie qu’il existe un point d’accord entre les deux
camps : tous les deux considèrent que les statistiques de la délinquance sont
le juge de paix en la matière de sécurité.
Or si les statistiques de la délinquance sont
certes importantes, elles n’épuisent pas le sujet et peuvent même nous égarer si
elles nous font oublier que certains des aspects les plus importants du
phénomène ne se laissent pas appréhender par les statistiques. La notion de
sentiment d’insécurité mérite d’être réhabilitée pour rendre pleinement justice
à la question de l’insécurité.
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: https://bit.ly/2Osncal
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de cette étude en suivant ce lien : https://bit.ly/2UmGOjJ