Nicolas Bouzou : “Ceux qui prétendent que le coronavirus est causé par la modernité n’ont pas le sens du temps long”

Valeurs actuelles. Après plusieurs semaines de confinement, quel sera selon vous le coût économique du coronavirus ? La France, dans l'état actuel de ses finances publiques et de son économie, a-t-elle les moyens de résister ?

Nicolas Bouzou.
L’économie est profondément et durablement affectée. Pour des raisons sanitaires, la plupart des pays du monde ont décidé de mettre l’économie en sommeil. C’est un choix moralement admirable. Nous décidons de nous appauvrir collectivement pour protéger la santé des plus fragiles. Certains y voient un retour en arrière. J’y vois au contraire un signe de maturité éthique. Mais ne nous y trompons pas. Nous allons subir cette année en France une baisse de PIB comprise entre 5 et 10%. C’est un choc colossal, comparable à celui d’une guerre. La politique économique mise en place en France est la bonne. Elle vise à protéger les individus et les entreprises par un recours massif au chômage partiel et par des mesures bancaires exceptionnelles. Je m’inquiète néanmoins de la protection, encore insuffisante, des artisans, des commerçants et des professions libérales. Cette politique n’évite pas la crise mais tente d’en limiter les conséquences. Tout l’enjeu est d’éviter une crise qui n’est pas économique au départ, ne se transforme pas en dépression durable.
Certains comparent le choc récessif qui s’annonce aux crises financières de 1929 et 2008. Ces analogies sont-elles pertinentes ? 

Non. Les crises de 1929 et de 2008 prenaient racine dans des dysfonctionnements monétaires et financiers. Ces dépressions étaient la conséquence de politiques monétaires inadaptées et de régulations financières mal conçues. En 2020, les banques ne sont pas coupables. Elles sont victimes et jouent bien leur rôle de soutien à l’économie. Les crises de 1029 et 2008 ont duré très longtemps. J’imagine pour la crise actuelle un scénario différent. Le choc est plus brutal, la reprise sera lente mais elle pourrait intervenir dès 2021. Ceci dit, tous les scénarios économiques sont circonscrits à l’évolution de l’épidémie. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, même si le coût du confinement est colossal et si beaucoup de personnes en souffrent psychologiquement, il est préférable de le rallonger le cas échéant si c’est sanitairement plus efficace.
Existe-t-il une crise économique de notre histoire contemporaine avec laquelle la comparaison aurait un sens ? Pourrait-on s'inspirer de l'attitude passée d'un pays pour sortir le plus vite possible de la récession ?

On sait un certain nombre de choses des conséquences économiques des épidémies passées. On sait par exemple que, pour des virus fortement contagieux et létaux comme le Covid-19, le confinement est justifié. Lors de l’épisode de grippe espagnole, ce sont les villes américaines qui ont été les plus réactives et strictes en matière de confinement qui ont subi le moins de dommages économiques. Mais il n’est pas inutile de remonter plus loin dans le temps. Par exemple, l’épidémie de
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