Charles Gave : Coronavirus, la facture qui risque de creuser les inégalités ?

Atlantico.fr : Alors que les États s'endettent massivement afin de parer à la crise économique liée à la pandémie du coronavirus, certains gouvernements anticipent l'impact fiscal d'un tel endettement en imaginant une taxe sur le numérique. Une telle taxe peut-elle être mise en place au regard de l'architecture fiscale mondiale ? 

Charles Gave :  Les "certains" dont vous parlez sont en général les mêmes que ceux qui nous expliquent que nous avons besoin de plus d'Europe. Fort bien.

Mais ce sont eux qui ont décidé d’abandonner cette souveraineté, alors même que le Peuple français avait refusé cet abandon par un referendum, et je parle d’avoir transféré à Bruxelles notre souveraineté pour tout ce qui concerne la négociation des traités "commerciaux" avec des pays tiers, comme les Etats-Unis d'Amérique. 

Ces traités prévoient les modalités qui régissent les relations fiscales entre les sociétés américaines et les pays européens. 

Rien de ce que font les fameux GAFA en Europe n'est illégal.

Il est possible que nous trouvions l'optimisation fiscale pratiquée par ces grandes sociétés odieuse, mais, en tant que pays, nous avons abandonné tous nos droits et donc nous n'avons plus rien à dire. 

Si nous voulons changer quoi que ce soit, il existe des procédures prévues par les traités, mais tout changement requiert l'unanimité de tous les pays signataires et je ne vois pas l'Irlande ou le Luxembourg, les grands bénéficiaires se faire hara-kiri

A défaut, l'autre solution est de sortir de la communauté européenne et c’est ce qu’a fait la Grande-Bretagne.

Les hommes politiques français au pouvoir actuellement et qui prétendent que nous pourrions taxer ces sociétés sont des jean foutres.

Ils essaient de nous faire croire que quelque chose pourrait être fait, ce qui est un mensonge pur et simple.

Pour résumer : On ne peut pas vouloir à la fois une chose et son contraire.

Nous avons choisi d’abandonner cette souveraineté et donc prétendre que l’on pourrait taxer ces entités est tout simplement faux. 

Quelles inégalités fiscales le système actuel génère-t-il ?

Charles Gave : La justice fiscale est à la justice ce que la musique militaire est à la musique.

Le système fiscal actuel en France n’est ni juste ni injuste, il est simplement idiot et inefficace car sa réalité est qu’il favorise incroyablement les multinationales par rapport aux sociétés domestiques. La raison de cet état de fait est tout simple ; les multinationales peuvent choisir librement la ou elles peuvent produire, les sociétés françaises qui produisent en France ne le peuvent pas. Et donc on tape sur les petits qui ne peuvent pas se défendre et c’est tout, ce qui d’ailleurs amènent les jeunes entrepreneurs français à quitter le pays. Quand je suis arrivé à Hong-Kong en 2001, il y avait 5000 Français, aujourd’hui il y en a 25000, c’est-à-dire plus que de Britanniques. La taxation française d’aujourd’hui fait fuir les entrepreneurs comme la révocation de l’Edit de Nantes a fait fuir les Protestants au XVIIème siècle, les aristocrates en en 1792, les catholiques en 1905, les financiers en 1981, les entrepreneurs maintenant.

Les élites administratives et politiques françaises ont toujours fait fuir nos élites économiques tant elles avaient peur que les secondes lui fassent de l’ombre.

Rien de nouveau sous le soleil donc.

Quel pays ou dirigeant serait à même de s'attaquer aux incohérences de la fiscalité européenne ? 

Charles Gave : Les Nations n’ont pas d’amis disait le premier ministre britannique Lord Salisbury. Elles ont des intérêts et le rôle du gouvernement est de défendre les intérêts de la Nation.

En Europe aujourd’hui, il n’y a guère que la Grande-Bretagne, la Suisse et la Norvège qui sont à même de défendre leurs intérêts

En dehors d’Europe, les Etats-Unis, la Chine, et la Russie viennent à l’esprit.

Conclusion :

Vous vous endormez en 1790 , vous vous réveillez en 1820, vous ne comprenez rien au monde qui vous entoure.

Vous vous endormez en 1890, vous vous réveillez en 1920, idem.

Vous vous endormez en 1990, en 2020 vous ne comprenez rien.

Les institutions humaines passent également au travers du processus Schumpetérien de destruction créatrice.

L’ordre qui a suivi la dernière guerre mondiale est en train de s’effondrer, et ces institutions vont s’écrouler alors même que les Nations vont demeurer, comme toujours.

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