Laetitia Strauch-Bonart : Pourquoi dénoncer le « privilège blanc » est contre-productif

Depuis la mort dans des conditions terribles de l'Américain George Floyd et l'explosion de violence qui a suivi aux États-Unis, un concept en vogue depuis plusieurs décennies outre-Atlantique occupe désormais le devant de la scène et tente même une percée en France : le « privilège blanc » (white privilege). Tandis que les réseaux sociaux fourmillent de gestes de contrition de Blancs, des personnalités prennent la parole, telle Jane Fonda qui appelle à mettre fin à ce « privilège » ou Virginie Despentes qui s'adresse, dans une lettre ouverte, à ses « amis blancs qui ne voient pas où est le problème ».
Par « privilège blanc », on désigne les avantages indus dont bénéficieraient les Blancs dans les sociétés occidentales par rapport aux autres groupes ethniques en raison de leur seule couleur de peau. Comme tant d'autres concepts de ce qu'on appelait hier le « politiquement correct » et aujourd'hui la « politique des identités » (identity politics), l'idée est apparue à l'université dans les années 1980 sous la plume d'une certaine Peggy McIntosh. Or il est particulièrement choquant de la voir se répandre, tant elle est erronée, dangereuse et incapable d'arriver aux fins qu'elle prétend servir, la lutte contre le racisme.
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