Philippe Bilger : Autopsie de (vrais) scandales...
Est-il choquant de considérer que la version des
faits et de l'issue tragique constamment donnée par les gendarmes est
parfaitement cohérente sauf à avoir anticipé d'emblée l'obligatoire culpabilité
de ces derniers ?
J'éprouve le besoin de mettre en lumière ces
données incontestables parce qu'Adama Traoré, après sa mort - et la douleur
compréhensible éprouvée par sa famille - est devenu une sorte d'exemple et
qu'on est tombé dans de la mythologie parce qu'il était utile à un
communautarisme acharné et partial de s'en prendre obsessionnellement aux
forces de l'ordre et de dresser par reconstruction un tableau idyllique d'une
réalité pourtant aux antipodes.
De fait, cette reconstruction a été couronnée de
succès puisque depuis 2016, avec une forte complaisance médiatique et des
soutiens politiques de gauche et d'extrême gauche, la seule relation acceptée,
malgré les expertises officielles (et je les distingue des avis donnés par des
spécialistes choisis par la famille Traoré : je sais ce que valent ces examens
commandés par les parties pour en avoir subi à la cour d'assises), est celle
que sans cesse elle ressasse et qui se résume à : les gendarmes ont tué Adama !
(Valeurs
actuelles).
On prétend rechercher vérité et transparence mais à condition qu'elles soient au service des Traoré et de leurs "liaisons dangereuses" et on peut compter sur l'agilité intellectuelle et médiatique de Me Yassine Bouzrou pour qu'on souffle constamment sur les braises en évitant à toute force qu'elles s'éteignent.
Je voudrais répliquer à un argument trop fréquent qui mériterait d'être nuancé mais qui a paraît-il été repris par des commissaires de police français : le rappel du passé de George Floyd n'aurait aucun intérêt (Sud Radio). Je ne suis pas d'accord.
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