Alain Bauer et Philippe Bilger : la lourde facture des dérives de la lutte contre le racisme et les violences dans la police


Atlantico.fr : Cette semaine le New York Times pointe une hausse inédite des violences par armes à feu dans plusieurs grandes villes américaines, alors même que les mouvements sociaux actuels exigent un désarmement de la police et une réduction de son budget. Concernant la seule ville de New York, il faut remonter à 1996 pour trouver un mois de juin aussi meurtrier, avec 125 fusillades en à peine trois semaines. Cette situation inquiète les experts comme les élus. La question du désarmement de la police portée par les groupes de lutte contre le racisme apparaît comme un facteur capable d'amplifier le phénomène. Un désarmement de la police pourrait ouvrir la voie à une criminalité décomplexée. Ce débat nord-américain fait écho à la situation française. Il se télescope avec la révélation par le Parisien de la libération, par une magistrate du parquet de Créteil, d'un individu d'origine africaine transportant de la drogue, afin d'éviter les soupçons d'un contrôle au faciès et pour tenir compte "du contexte sur le racisme". L'occasion de réfléchir à la facture humaine et sociale qui pourrait se cacher derrière une contestation déraisonnée du rôle de la police.

Les réclamations motivées par la lutte légitime contre les dérives dans la police et le racisme ne risquent-elles pas de rendre le maintien de l'ordre public de plus en plus difficile alors même que les violences par arme à feu augmentent sensiblement aux Etats-Unis ?

Alain Bauer :
S’il est sain et naturel d’enfin transformer les « cops » en véritables gardiens de la paix, il ne faut jamais oublier quelques règles criminologiques de base : la violence n’est pas limitée à la revendication sociale. Entre le besoin, l’envie et le plaisir, la pulsion criminelle reste un élément puissant. La police ne défend pas que les possédants, les puissants ou l’Etat. Pour réaliser une pacification des relations entre les citoyens et la police il faut être deux.

Philippe Bilger : C'est évident. Il est nécessaire de tenir les deux bouts de la chaîne : la police doit lutter le plus efficacement possible contre la délinquance et la criminalité, et pour cela il me semble qu'elle a les outils procéduraux qui conviennent ; mais il ne faut pas exclure non-plus que la police puisse faire l'objet de plaintes et de réclamations légitimes. Il faut en même temps défendre la police, l'aider dans sa mission de protection, la soutenir autant qu'on peut et poursuivre ceux qui l'attaquent et l'agressent, puis ceux aussi qui la traînent dans la boue à l'image de Camélia Jordana ; mais en revanche il faut être clair, chaque propos ou acte raciste, antisémite, doit être traité impitoyablement. Au fond, il n'y a rien à changer ici : l'application des dispositions légales doit avoir lieu avec le courage et la ludicité politique nécessaires. Il n'y aurait alors sans doute aucun problème.

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