Bérénice Levet : Les statues qui veillent sur nous méritent notre gratitude et notre amour


Dans la préface à La Révolte des masses qu’il écrivit à l’attention des lecteurs français, le philosophe Ortega y Gasset raconte comment, à l’occasion d’un séjour à Paris, il s’avisa qu’il ne connaissait personne dans la capitale, «personne… hormis les statues»: «Parmi elles, relate-t-il alors, je rencontrai de vieilles amitiés qui avaient stimulé ma vie intime ou en avaient été les maîtres durables. N’ayant personne avec qui parler, c’est avec elles que je m’entretins. (…) Peut-être un jour ferai-je imprimer ces Entretiens avec les statues qui ont adouci une étape douloureuse et stérile de ma vie.» Magnifique témoignage d’une expérience qui nous est devenue étrangère. Loin d’adoucir nos vies, les statues aujourd’hui les enflamment. Elles tendaient à n’être plus que le décor de nos existences, et il suffit d’une étincelle allumée aux États-Unis pour qu’elles se retrouvent contestées, vandalisées, déboulonnées ici en France.

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Sans doute, non sans quelque ingratitude de vivants, ne prenions-nous plus aucun soin de nos statues, ne daignions-nous plus leur accorder un moindre regard. Elles étaient là, de leur présence massive, évidente, familière et en apparence immuable, fond sur lequel se détachaient nos existences affairées ou au pied duquel nous nous donnions rendez-vous mais sans pour autant concéder un salut à Diderot ou à Danton.

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