Bertrand Cavallier : Quelles mesures rapides pour stopper la multiplications des violences au quotidien ?


Atlantico.fr : Depuis le déconfinement, les altercations entre passagers refusant de porter des masques et conducteur de bus ont augmenté. Quelles mesures pourrions-nous mettre en oeuvre rapidement afin de maîtriser ce phénomène ? Un alourdissement des peines est-il réalisable (et une bonne idée) ?

Général Bertrand Cavallier :
Je ne sais pas si les altercations dans les transports sont en augmentation sur le plan statistique. Néanmoins la mort tragique du chauffeur de bus de Bayonne a agi comme un révélateur de la violence quotidienne qui s’opère dans les transports en commun partout en France et plus particulièrement dans les métropoles. L’attention médiatique se concentre aujourd’hui sur ce volet de l’insécurité lié aux mobilités et ouvre ainsi à une multiplication des témoignages. La violence dans les transports n’est pas qu’une conséquence du seul déconfinement, mais bien un phénomène qui préexistait avant la crise. La contrainte du port du masque dans les transports ne peut expliquer à elle seule un tel déchaînement de violence qui appelle une réflexion de fond à même d’élaborer des réponses à la hauteur l’un des défis majeurs, voire essentiels, que doit relever notre nation.

Des mesures d’urgence peuvent cependant rapidement être mises en oeuvre sur les lignes de transports qui cumulent les phénomènes de délinquance, selon une logique de concentration des efforts. En clair, à proximité ou desservant des zones de non droit ou quartiers dits difficiles.

Elles doivent mobiliser l’ensemble des acteurs de la sécurité, qu’ils relèvent de l’État, des communes et des collectivités, ou des sociétés en charge du transport de voyageurs. Cette mobilisation doit pouvoir agir à la fois sur tous les types d’infraction en mêlant présence dissuasive, actions de prévention et de répression. La justice doit également pouvoir jouer son rôle en particulier dans la célérité des réponses pénales apportées.

Mais la sécurité dans les transports ou (selon la nouvelle terminologie en cours) les mobilités appelle une stratégie plus globale.car elle conditionne les objectifs de mobilité (voir https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/loi-dorientation-des-mobilites) qui seront déterminants pour désenclaver des territoires, maintenir le lien social, permettre l’accès à l’emploi…Or, cette prise en compte n’est pas systématique et arrive souvent tardivement dans l’élaboration des projets de transports ou dans les réflexions. Prenez par exemple la réflexion menée par Alain Krakovitch sur le « mass transit » en Île-de-France (Métropolitrain, Alain Krakovitch). Il dessine les grandes lignes d’une transformation du transport par rail dans les métropoles par un certain nombre de transformations pertinentes et argumentées. Mais la question de la sécurité est à peine esquissée. Des trains à l’heure et en nombre suffisant pour éviter les engorgements sont nécessaires, mais pour l’usager il faut également qu’il arrive sans se faire agresser (verbalement comme physiquement) ou dépouiller ! Et je ne parle pas des femmes victimes quotidiennes sur certaines lignes de harcèlement, d’attouchements et parfois même de viol.

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