Eric Diard, Henri Vernet (et Eric Pouillat) : La Radicalisation des Services Publics - les failles dans l’appareil d’État.




La mission d’information sur les services publics face à la radicalisation a été créée par la commission des Lois de l’Assemblée nationale le 2 octobre 2018. Elle s’est fixé pour double objectif de dresser un état des lieux de la radicalisation, s’agissant aussi bien du personnel que des usagers, dans les principaux services publics, et de formuler des préconisations pour en améliorer la prévention et la détection.


Par « radicalisation », la mission entend tout extrémisme potentiellement violent à contenu politique ou religieux, visant par là au premier chef la radicalisation islamiste, compte tenu du contexte post-attentats dans lequel est plongé notre pays, mais sans exclure d’autres types possibles de radicalisation.

L’objet de la mission ne consiste pas à étudier en quoi les services publics peuvent contribuer à la lutte contre la radicalisation dans la société française, mais d’examiner dans quelle mesure leurs agents, d’une part, et les citoyens qui s’adressent à eux, d’autre part, peuvent être concernés. Il est aussi de s’interroger sur les outils mis en place pour empêcher, repérer, voire sanctionner, cette radicalisation.

Les rapporteurs ont retenu une acception large des « services publics » en faisant porter leurs travaux sur les grands domaines de l’action publique, même lorsqu’elle fait intervenir des acteurs de droit privé. Ils ont ainsi abordé les champs de la sécurité, de la justice, de la diplomatie, des collectivités territoriales, des transports ou encore de l’école et de l’université.

Le champ de leurs travaux ayant ainsi été défini, les rapporteurs ont mené cinquante-et-une auditions, rencontrant de nombreux directeurs ou représentants d’administrations centrales, des préfets, des élus, des syndicalistes, des universitaires ou encore des responsables des services de renseignement. Ils se sont également rendus à la préfecture de Bobigny où une vaste table ronde a réuni, sous l’égide de la préfète déléguée pour l’égalité des chances, l’ensemble des représentants des services de l’État dans le département.

Les rapporteurs se sont efforcés, dans un premier temps de leur étude, de mieux cerner le phénomène lui-même de la radicalisation, particulièrement délicat à appréhender, et de dresser un panorama des initiatives engagées à partir de 2014 pour y répondre, au niveau de l’État comme à l’échelon local. Leurs travaux les ont ensuite amenés à la conclusion que le personnel des forces de sécurité et de la justice (auquel on peut ajouter celui de l’Éducation nationale) n’était touché que de façon marginale par la radicalisation, et que celle-ci semblait sous contrôle grâce à la mise en place d’une série d’outils de prévention et de détection. Il semble en revanche aux rapporteurs que des zones d’ombres persistent sur d’autres secteurs de l’action publique, qu’il s’agisse du sport, de la santé, de l’université, des transports ou encore de la détention carcérale, soit que les dispositifs de prévention et de détection y soient encore incomplets, soit que l’enjeu posé par la radicalisation elle-même n’y ait pas encore fait l’objet d’une prise de conscience suffisante. Au terme de leurs travaux, les rapporteurs formulent trente-cinq recommandations destinées à renforcer les acteurs publics dans leur lutte contre la radicalisation de leurs agents comme du public.

Les rapporteurs forment le vœu que leurs conclusions seront utiles à la fois au Gouvernement et à leurs collègues, sur quelque banc qu’ils siègent, pour apporter au droit, lorsque c’est nécessaire, les évolutions qui s’imposent. Ils espèrent qu’elles serviront aussi à tous les acteurs, dans les préfectures, les collectivités territoriales ou encore les associations, qui œuvrent à la prévention de la radicalisation. Ils dédient leurs travaux à tous ceux, militaires, policiers, pompiers, surveillants pénitentiaires, éducateurs, professeurs, directeurs d’hôpitaux, agents de la RATP et de la SNCF, et tant d’autres, qui servent l’intérêt commun sans transiger jamais avec les valeurs de la République.


Juin 2019 : un rapport parlementaire tire l’alarme. Son coauteur, Éric Diard, met en garde contre la radicalisation dans les services publics. Mais personne ne sait, alors, qu’il n’a pas osé écrire la moitié de ce qu’il a vu ou entendu.

Octobre 2019 : l’attentat de la Préfecture de Police, à Paris, justifie toutes ses craintes et ses avertissements.

Le journaliste Henri Vernet, un connaisseur du monde politique, vient étayer ce rapport de confidences inédites et de révélations. L’ouvrage réalisé par ce duo lance l’alerte : il reste bien des failles dans l’appareil d’État. Cette enquête devient explosive. Vous la tenez entre les mains.

ENTRETIEN DE M. ERIC DIARD

Eric Diard ne lâche jamais sa proie. Ce député LR des Bouches-du-Rhône - végétarien et militant de la cause animale - s'est fait remarquer l'année dernière en publiant un rapport parlementaire sur les services publics face à la radicalisation, dans lequel il soulignait les résultats pour le moins contrastés de l'action publique sur le sujet. Depuis, l'élu n'a cessé d'enquêter, en compagnie d'Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint au Parisien. Les deux hommes ont repris et approfondi les investigations auprès de grands témoins et de spécialistes du renseignement, s'affranchissant du carcan du Palais-Bourbon et de son goût pour l'euphémisme. Ils racontent sans détour ce qui se dit dans le huis clos des commissions et de la haute administration, jouent aussi aux aiguillons, allant jusqu'à confronter des responsables publics à des informations alarmantes sur leurs secteurs, ou réclamant des comptes auprès d'une ministre des Sports trop laxiste à leur goût. Une année d'enquête pour un livre comme un coup de poing.

Le Point : Vous êtes à l'origine d'un rapport parlementaire sur les services publics et la radicalisation, paru en 2019, dans lequel vous pointiez le manque de préparation des services de l'État face au risque terroriste. Vos 35 propositions ont-elles été suivies d'effet ?

Éric Diard :
Seule l'ancienne garde des Sceaux Nicole Belloubet nous a confirmé avant son départ que le ministère de la Justice avait adopté 5 propositions sur les 15 que nous lui avions formulées. Parmi ces mesures, il y a la formation à la prévention de la radicalisation à l'École nationale des greffes, à l'École nationale de la magistrature ou encore à l'École nationale d'administration pénitentiaire. Maintenant, un service de police vérifie que les nouveaux surveillants pénitentiaires ne sont pas identifiés par les services de renseignement comme de potentiels radicalisés. Ça peut sembler idiot, mais ça n'était pas le cas jusqu'à présent ! Nous avons bien fait d'insister : une centaine de surveillants ont été écartés, dont une quinzaine pour radicalisation… Cela dépasse le cadre de la radicalisation, car, sans cette procédure, l'administration pénitentiaire n'aurait par exemple pas découvert qu'elle s'apprêtait à recruter une personne condamnée pour complicité d'évasion !

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