Maxime Tandonnet : Supprimer les jours fériés relève de la table rase au même titre que déboulonner les statues
À l’image de ce qu’est la réalité politico-médiatique actuelle, cette proposition ne peut que déclencher une polémique, voire un ouragan de protestation. Elle a deux précédents: Valéry Giscard d’Estaing, au début de son septennat, avait voulu supprimer le jour férié du 8 mai avant de devoir se raviser sous la pression des anciens combattants. M. Raffarin, sous le quinquennat de Jacques Chirac, avait tenté de normaliser le lundi de Pentecôte, avec des résultats ambigus puisque ce jour est désormais férié à la carte. Toucher aux jours fériés est toujours une source de crispation. Il est vrai que dans ce pays, depuis trop longtemps, déclencher des crises d’hystérie inutiles est une spécialité qui permet de couvrir l’inaction, les renoncements, l’impuissance et les échecs. De fait, établir un bilan sincère des 35 heures et des fameuses RTT, serait une mesure courageuse et de bon sens. Mais il est évidemment plus facile de provoquer un psychodrame en fustigeant quelques jours fériés, ancrés dans la tradition, que de s’interroger sur l’impact des sacro-saintes 35 heures et des RTT, symboles depuis vingt ans du socialisme à la française.