Boualem Sansal : les pièges de l’enseignement de l’arabe à l'école
Boualem Sansal : Oui, je le pense mais ne généralisons pas, un bon tiers « des jeunes pousses » suivra sans doute cette voie royale, il accédera par-là à ce que la langue arabe a pu produire de formidable, en littérature, en poésie, en philosophie. Et ainsi armé, il sera un barrage efficace contre la radicalisation islamiste.
Chez un autre tiers, on verra les deux langues, le français et l’arabe, deux langues difficiles, jalouses, s’affronter et produire de pauvres dyslexiques qui pour communiquer entre eux s’inventeront un petit chinois fait d’arabe approximatif et de français bas de gamme. La grammaire des réseaux sociaux ajoutera à la confusion.
Pour le dernier tiers, l’enseignement de l’arabe mènera à l’arabisation, un processus mystérieux qui relève de la transmutation du plomb en or, et très vite ces jeunes, éblouis par leur transformation, finiront dans les bras accueillants de l’islamisme.
A bien voir, le problème est arithmétique : est-ce que un tiers de nos enfants sauvé par l’enseignement de l’arabe peut s’accommoder d’une perte de deux-tiers causée par ce même enseignement ?