Joseph Macé-Scaron et Edouard Husson : La France, cette grande malade de la liberté


Atlantico.fr : Chaque jour surgissent de nouvelles revendications en France alors que les Français acceptent sans moufter des atteintes graves à leurs libertés, qu’elles soient imputables à l’État, à l’emprise grandissantes de certaines idéologies sur l’enseignement ou aux Gafam. Y-a-t-il des revendications qui semblent contradictoires ? Cette confusion entre liberté et refus des règles pose-t-elle un problème sur le vivre ensemble ?

Joseph Macé-Scaron :
La confusion provient du fait que nous assistons « en même temps » au confinement de la Liberté et à la foire aux libertés. Ces dernières se limitant pour un grand nombre de nos concitoyens au très nombriliste : « C’est mon choix, donc c’est mon droit ». L’Autre est effacé, rayé, biffé du paysage publique, seul l’identique (à soi) nécessite respect et admiration. Du coup, la Liberté est une communauté réduite aux aguets. Place aux multitudes de micro-libertés dont on se félicite quand elles ne sont que des pulsions qui n’ont rien de créatrices. La liberté d’agir (de penser, de créer, de bâtir, de choisir, de se mouvoir…) a laissé la place à la liberté d’être immobile dans son ipséité rabougrie. Etre libre s’apparente à la vie d’un bouchon balloté par le clapotis des modes et de l’air du temps. On flotte entre les détritus idéologiques et les algues des bons sentiments.

Il faut dire que, durant ces trente dernières décennies si peu glorieuses, philosophes, intellectuels, publicistes nous ont expliqué́ aux vêpres et aux matines que les expériences particulières devaient l’emporter sur les idées générales, qu’il fallait chercher la vérité́ dans les «rognures du temps» plutôt que dans les grands évènements qui nous envoyaient à date régulière des secousses telluriques.

Il fallait encenser les « misères du présent ». Hors les marges et la périphérie, point de salut ! Aller essayer après cela de (re)fonder un « vivre ensemble ». C’est assez farce.

Edouard Husson : Le propre de la liberté c'est qu'elle s'éprouve. La liberté est forcément en acte. Ou elle n'existe pas. Or nous nous trouvons dans un environnement où la plupart des choix sont faits à notre place selon des schémas décidés loin de nous. Des décisions monétaires qui peuvent tuer notre activité sont prises à New York, à Francfort ou à Pékin. Nos données sont aspirées aux Etats-Unis et, de plus en plus, en Chine. Les décisions que prendront certaines multinationales nous resteront toujours inconnues. Mais n'allons pas chercher si loin! L'Etat jacobin prend depuis le début du confinement et de la crise du Covid-19,, des décisions sur lesquelles nous n,'avons aucune prise, alors qu'elles relèvent du caprice - le masque décrété inutile en mars est aujourd'hui obligatoire. Confrontée à tout cet arbitraire, la société française hésite entre la servitude volontaire et le refus des règles imposées. Le cas du gauchisme galopant à l'université en est une bonne illustration: il consiste à fuir un réel hostile en se cachant derrière les mots d'une émancipation illusoire et abstraite, au lieu de combattre pour des libertés bien concrètes. Impuissant comme les autres, Jean-Luc Mélenchon se fait l'avocat des migrants, en ignorant volontairement la terrible servitude imposée par des mafias qui font du trafic humain.

https://pourunenouvellerepubliquefrancaise.blogspot.com/https://grandeschroniquesdefrance.blogspot.com/https://parolesdevangiles.blogspot.com/https://raymondaronaujourdhui.blogspot.com/

#JeSoutiensNosForcesDeLOrdre par le Collectif Les Citoyens Avec La Police