Renaud Girard : «Que cherche Erdogan dans le Caucase?»


Dans son discours d’inauguration de l’immense hôpital ultramoderne de Konya, ville située au cœur du plateau anatolien, à 300 km au sud d’Ankara, le 2 octobre 2020, Recep Tayyip Erdogan n’a pas résisté au plaisir de se livrer à une digression géopolitique. Le tout-puissant président a d’abord renouvelé le soutien de la Turquie à l’Azerbaïdjan, pays turcophone du Caucase, séparé d’elle par le territoire arménien. À l’aube du dimanche 27 septembre, l’armée de Bakou a lancé une offensive surprise contre les Arméniens du Haut-Karabakh. Cette enclave montagneuse arménienne en territoire azerbaïdjanais a refusé d’être avalée par l’Azerbaïdjan, lors de l’autodémantèlement de l’URSS de 1991. En janvier 1990, la population arménienne de Bakou avait été victime d’un vaste pogrom. Le Haut-Karabakh a demandé son rattachement à l’Arménie. Dans les faits il est réalisé, mais il n’est reconnu par aucun pays du monde.

Il n’y a rien d’étonnant à ce que les Azéris essaient de récupérer les territoires qu’ils ont perdus lors de leur défaite militaire contre l’Arménie dans la guerre de 1992-1993. En mal de popularité, le président autoritaire Ilham Aliev essaie de ressouder sa nation. Mais c’est la première fois que la Turquie s’ingère aussi profondément dans ce conflit caucasien, qui ne la regarde que de loin. Outre l’envoi discret de conseillers militaires, elle livre aux Azéris du matériel militaire moderne (notamment ces drones armés Bayraktar TB2 qui ont fait merveille en Libye) et leur fournit des centaines de djihadistes arabes, qu’elle a déjà utilisés, sur le front de Syrie, contre les Kurdes progressistes ou contre l’armée de Bachar el-Assad.

https://pourunenouvellerepubliquefrancaise.blogspot.com/https://grandeschroniquesdefrance.blogspot.com/https://parolesdevangiles.blogspot.com/https://raymondaronaujourdhui.blogspot.com/

#JeSoutiensNosForcesDeLOrdre par le Collectif Les Citoyens Avec La Police