Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, vient d'ouvrir les yeux sur un phénomène alarmant, mais bien documenté depuis longtemps : « La haute fonction publique a perdu de sa diversité sociale », déplore-t-elle
dans une interview au Monde. Et de citer des chiffres bien connus : 1 % d'enfants d'ouvriers dans la dernière promotion de l'ENA, contre 4 % il y a quinze ans. Pour remédier à cette reproduction sociale, aussi ancienne que les grands corps de l'État, et à laquelle
la création de l'ENA était censée remédier en 1945, la ministre envisage de réserver des places aux candidats issus de milieux modestes dans les concours de la haute fonction publique.
Pourquoi pas ? La filière de Sciences Po
Paris réservée aux lycéens issus d'établissements d'éducation prioritaires, très critiquée lors de sa mise en place, en 2001, s'est révélée un succès, même si elle vient d'être abandonnée au profit d'une procédure d'admission générale fondée sur l'examen du dossier scolaire et un entretien oral.