Boualem Sansal : « Il vous arrive avec les islamistes ce que nous avons connu en Algérie lors de la décennie noire »


Atlantico : Il y a deux semaines, le 16 octobre 2020, le professeur Samuel Patty a été décapité pour avoir montré à ses élèves des caricatures et exposé les bienfaits démocratiques de la liberté d’expression ; jeudi, à la Basilique de Nice, un attentat islamiste a encore fait trois morts sous les cris du « Allah Akbar ». Il y a quelques mois à peine, c’était la stupéfaction qui l’emportait : chaque attentat était vécu comme un choc terrible, un imprévisible drame. Aujourd’hui, l’étonnement semble avoir déserté : aurions-nous intégré l’hypothèse des attentats comme nous sommes en train d’intégrer le port du masque ?

Boualem Sansal :
Il vous arrive ce que nous avons connu en Algérie, lors de la décennie noire (1990-2000), quand les islamistes se sont déchaînés contre la population arguant de leur loi : qui n’est pas avec nous est contre nous et donc contre l’islam. Les premiers mois, une victime nous plongeait dans des émotions folles. Les plus émotifs ont aussitôt bradé leurs biens et fui à l’étranger. Au fil des attentats, nous avons perdu cette émotion, dix, cent victimes par jour nous laissaient froids, nous ne réagissions plus qu’aux massacres de grande ampleur, comme celui de Bentelha, un village près d’Alger, que des hordes islamistes ont nuitamment décimé. Plus de mille morts et autant de blessés. J’espère que ceci n’arrivera jamais en France, ni nulle part ailleurs. Les attentats du 13 novembre 2015 auraient pu vous faire entrer dans la grande horreur si l’attentat du stade de France avait réussi. Les terroristes, comme les tortionnaires, savent que, passé un certain seuil, la douleur disparaît, de même que la conscience. La victime est prête à tout accepter. Regardez ce qui se passe avec la pandémie : après six mois d’angoisse, la population a cédé et accepte tout : le masque, le confinement, la ruine économique, le dézingage absurde de praticiens qui soignaient avec succès leurs malades et éclairaient le débat public, tel les professeurs Raoult, Toussaint, Péronne, l’interdiction de vendre et de prescrire la chloroquine, et pis, le fait que les responsables qui ont menti et failli sont toujours en poste. Comme on apprend à vivre avec le terrorisme et ses complices, on apprend à vivre avec le virus, et avec l’incompétence et les magouilles des dirigeants. En Algérie nous avons accepté d’être gouvernés par un mort-vivant six longues années, le sieur Bouteflika, pendant que sa fratrie et leurs amis pillaient le pays sous nos yeux.

https://pourunenouvellerepubliquefrancaise.blogspot.com/https://grandeschroniquesdefrance.blogspot.com/https://parolesdevangiles.blogspot.com/https://raymondaronaujourdhui.blogspot.com/

#JeSoutiensNosForcesDeLOrdre par le Collectif Les Citoyens Avec La Police