Loïk Le Floch-Prigent et Éric Verhaeghe : Rigueur sanitaire oui, absurdité économique non


Atlantico.fr : Depuis quelques jours, la fronde des maires et des commerçants s’étend contre les mesures de la nouvelle période de confinement. La rupture d’égalité entre les commerces de proximités (qui doivent fermer) et les grandes surfaces (qui peuvent rester ouvertes) sont au coeur des débats. Comment expliquer ces difficultés ?

Loïk Le Floch-Prigent :
Qui pourrait douter désormais de la capacité du peuple français à accepter la discipline collective conduisant à la rigueur sanitaire destinée à faire reculer la pandémie ? On s’est gaussé abondamment de cette nation indisciplinée incapable de suivre des règles ! Et qu’a-t-on vu ? Exactement l’inverse, une population acceptante et appliquant le confinement certes en râlant un peu mais sans réel relâchement, au point de se faire accuser collectivement de lâcheté devant des mesures liberticides. Les Français, dans leur ensemble, ont accepté la rigueur sanitaire pendant deux longs mois en appliquant des règles pourtant considérées comme stupides comme les fameux papiers dérogatoires souvenirs des siècles derniers. Ils n’ont pas oublié pour autant les consignes contradictoires, les erreurs d’anticipation, les mensonges d’Etat devenus des habitudes, ils ont fait front en suivant les mesures édictées par un gouvernement adolescent dont ils acceptaient par avance les hésitations, faisant ainsi preuve d’une maturité incontestable.

Après le confinement qui a mis à plat l’économie, un déconfinement qui vient leur mettre du baume au cœur et leur permet de retrouver une vie voisine de la normalité, c’est-à-dire ressemblant aux belles années du passé. Habitués désormais aux combats des experts médicaux médiatiques se contredisant avec délices, ils écoutent sur la plage que le virus semble revenir et qu’une vigilance va devenir nécessaire dès la rentrée. Leur confiance dans la météo virale est du même ordre que celle obtenue par les bulletins quotidiens écoutés d’une oreille inattentive et un rien goguenarde.

Le travail reprend, la vie aussi, et c’est alors que l’on commence à prendre au sérieux les indicateurs de reprise du virus, que des queues interminables peuvent être observées le long des rues conduisant aux laboratoires de tests, que les masques réapparaissent partout et que les protocoles président à toutes les activités dans les villes et leurs périphéries. La France rurale se frotte les yeux, elle ne connait pas cette effervescence, elle continue à vivre sans anicroches une existence à la fois familiale et distanciée, mais dans les conurbations la peur commence à gagner et la demande de rigueur sanitaire remplit à la fois les conversations et les cœurs. Chacun a bien conscience de vivre sur un volcan qui ne demande qu’à exploser et est prêt, de nouveau, à accepter toutes les consignes sanitaires propres à endiguer la pandémie. Il n’est qu’à observer toutes les professions élaborant des protocoles, imaginant à la fois les contraintes et les moyens d’y satisfaire, réduisant les surfaces, les entrants, volontaires pour des expérimentations et des contrôles, avec une volonté de bien faire pour à la fois réussir et garder une apparence de vie sociale et culturelle.

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#JeSoutiensNosForcesDeLOrdre par le Collectif Les Citoyens Avec La Police