Nicolas Bouzou : Le vaccin ou la guerre


Dans un lumineux essai titré "Fin de siècle", Jorge Semprun évoque "la belle et mystérieuse" promenade que firent Sigmund Freud et Gustav Mahler dans les rues de Leyde à l'été 1910, en pleine Belle Epoque. A ce moment-là, l'Europe était en croissance, les innovations technologiques fleurissaient, mais l'ordre international avait commencé à se dérégler dès la fin du 19e siècle avec le conflit entre les Etats-Unis et l'Espagne, l'affrontement de Fachoda ou la guerre britannique contre les Boers. Dans ce texte, Semprun rappelle que la guerre de 1914-18 ne fut pas simplement absurde par ses causes, mais aussi par ses conséquences, ou plutôt par son absence de conséquences politiques réfléchies. En effet, il ne sortit de ce drame aucun ordre international nouveau, à la maigre exception de la création de la Société des Nations. Pour Semprun, l'absence de leçons tirées de la guerre affaiblit la crédibilité de la démocratie libérale et laissa la place au fascisme, au nazisme et au communisme, une "riposte massive, millénariste et populaire aux impasses de la démocratie libérale". De fait, la deuxième guerre mondiale n'était que la suite logique d'une mauvaise gestion des suites de la première. Une catastrophe, suivie de mauvaises politiques publiques et du naufrage des démocraties dans la violence et l'irrationnel, a débouché sur une autre catastrophe. Voilà ce que nous devons éviter aujourd'hui.

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