Arnaud Benedetti : Confiné dans la com' et la bureaucratie, Macron découvre (enfin) le réel
Toute la mythologie macroniste s’est développée autour d’un marketing « progressiste » : promesse d’une mondialisation « heureuse », fluidité multiculturelle, État « startupper » bien plus que stratège et régalien. La crise sanitaire, le terrorisme islamiste, la hausse des faits liés à l’insécurité viennent rappeler dramatiquement au président de la République que l’on ne peut dissoudre la politique dans la communication, et qu’elle ne peut non plus se réduire à un pilotage automatique de type managérial.
C’est bien le manque d’Etat qui suppure de partout : sur le plan hospitalier, au niveau industriel, et bien sûr aussi pour ce qui relève de l’ordre régalien. Et dans un paradoxe que seuls des événements inédits sont en mesure de dévoiler, la réponse apportée consiste à recourir à l’Etat, mais pas nécessairement à celui dont nous aurions besoin. Au dépourvu, et en panique, c’est à l’Etat bureaucratique, exclusivement administratif, peu soucieux des fondements libéraux du régime, auquel nous faisons appel, en d’autres termes à la même matrice qui depuis des décennies commandent nos abandons de souverainetés et la corrosion invisible de nos libertés.