«Je ne crois pas à ce qu’on appelle la “cancel culture”, je ne crois pas à l’idée qu’on efface ce que l’on est», a déclaré
Emmanuel Macron lors de son interview au média Brut. Le président de la République faisait référence à ce militantisme très puissant aux États-Unis qui réclame l’effacement de l’espace public de personnalités jugées racistes, sexistes ou homophobes. Cette «culture de l’annulation» ou «culture de l’effacement» touche aussi bien les vivants (dernièrement: le cinéaste Woody Allen ou l’écrivain JK Rowling) que les morts. Ainsi, dans le sillage de l’indignation planétaire après la mort de George Floyd,
des statues de personnalités historiques avaient été déboulonnées ou taguées aux quatre coins du monde: Roosevelt et Lincoln à Portland, Christophe Colomb à Mexico, et même Winston Churchill à Westminster. Dans une prise de parole solennelle mi-juin dernier, Emmanuel Macron avait assuré que «la République n’effacera aucune trace ni aucun nom de son histoire. La République ne déboulonnera pas de statue». Il critiquait alors le dévoiement du «noble combat» antiraciste en «communautarisme». Il assurait vouloir se battre pour son mantra «l’égalité des chances», mais n’affichait aucune complaisance avec la politique identitaire.