La fragmentation culturelle est la plus grande menace qui pèse sur la démocratie - Par Max-Erwann Gastineau


Que le peuple d’un État démocratique soit divisé est dans l’ordre des choses. La démocratie repose moins sur le rêve de faire battre les cœurs à l’unisson que sur l’inscription de la discorde - inhérente à la pluralité des opinions - en principe de fonctionnement. «D’accord pour être en désaccord», ainsi pourrait-on résumer le trésor qui fonde, plus qu’un régime, une société démocratique.

L’ «accord» tacite qui relie les parties et empêche leurs désaccords de se muer en guerre de tous contre tous ne tombe pas du ciel. Il est le produit de l’histoire et porte un nom: le sentiment d’appartenance. Lorsque le sentiment d’appartenance à un seul et même peuple est puissant, la minorité accepte la loi de la majorité (la gauche la victoire de la droite, les partisans de Marine Le Pen l’élection d’Emmanuel Macron, etc.). Lorsque ce sentiment s’étiole, les divergences de vue sur la manière de concevoir et de construire la chose commune l’emportent sur la concorde.

Les dernières élections américaines confirment cette sentence. Les démocrates n’avaient pas accepté le verdict des urnes en 2016, mêlant manifestations et procès en destitution (impeachment) de Donald Trump. La base républicaine n’a pas accepté le verdict des urnes en 2020, sur fond de certitudes quant à l’insincérité du scrutin. «Plus assez d’accord pour accepter nos désaccords», ainsi pourrait-on résumer l’état de la démocratie en Amérique. Une configuration nouvelle, si on la compare à l’issue des précédents scrutins. En effet, ni la victoire controversée de Georges Bush en 2000, ni celle de Barack Obama en 2008 n’avaient entraîné de semblables réactions.

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