La pensée de Roger Scruton est toujours vivante !


"De l’urgence de (re)lire et de célébrer Roger Scruton"
Par Frédéric Rouvillois

S’il n’était de nos jours aussi dévoyé, c’est le titre d’humaniste qui viendrait à l’esprit pour saluer la mémoire de l’écrivain britannique Roger Scruton, disparu il y a un an jour pour jour, le 12 janvier 2020. Humaniste, dans la mesure où rien de ce qui est véritablement et profondément humain ne lui fut étranger: philosophe et fermier, combattant de la liberté, poète, professeur, amoureux fervent de la beauté des choses, des paysages et des corps, amateur d’arts, de grande musique et des bons vins, fidèle à sa famille et à sa patrie, il semble qu’aucun pan de l’expérience humaine ne lui ait échappé. Et que chacun d’entre eux ait contribué à nourrir l’amour du foyer, la gratitude de l’héritage et l’inquiétude de la perte qui étaient selon lui à la racine de l’engagement conservateur.


Bien avant que David Goodhart ait magistralement démontré à quel point la distinction entre les «somewhere», ceux qui sont de quelque part, et les autres, les «anywhere», ceux qui sont de partout et de nulle part, était devenu le clivage déterminant de notre époque mondialisée, Scruton avait souligné l’importance déterminante de ce rapport au territoire. Autrement dit, de ce qui constitue l’objet même de l’attachement et le lieu de l’enracinement.


"Pourquoi la pensée de Roger Scruton est plus vivante que jamais"
Par Chantal Delsol

Comme la plupart des conservateurs d’aujourd’hui, Roger Scruton avait dû se libérer de la gauche progressiste pour former sa propre pensée. Dans la deuxième moitié du XX° siècle en Occident, tout ce qui pense est marxisant. Son père, John Scruton, était un syndicaliste de gauche, et c’est en se rendant compte de certaines incohérences que Roger a commencé à réfléchir : les marxistes n’étaient internationalistes que pour la frime, en réalité ils étaient d’abord « des gens d’ici », des gens du foyer, du home, du pays, on dirait aujourd’hui des “somewhere”. Plus tard, Roger est allé grossir les rangs des soixante-huitards parisiens et à l’usage, les a trouvés odieux, si peu véridiques, si enflés et frelatés, peu crédibles en somme. C’était là l’expression d’un jeu de rôle, pompeux et arrogant, davantage que d’une réelle situation existentielle. Devant ces spectacles déshonorants se forge la pensée d’un conservateur. Car ce qui lui importe, au fond, c’est la vérité des choses. La vie sociale n’est pas une pièce de théâtre où l’on présente ses utopies d’une mine gourmande. La première caractéristique d’un conservateur, c’est qu’il est implanté dans la réalité et même s’il caresse beaucoup d’espérances, il ne la quitte pas des yeux.

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"En France, qu'il vienne d'ici ou d'ailleurs, le conservatisme a mauvaise presse : quand pour certains tout commence à la Révolution française, que la liberté ne se conçoit que comme table rase et que le Progrès et le progressisme jouent le rôle de religion moderne, on comprend qu'être conservateur y soit difficile. D'autant plus que depuis longtemps, le progressisme est majoritaire dans les milieux intellectuels. Cependant, l'un des plus grands philosophes anglais contemporains a su offrir un puissant fondement intellectuel au conservatisme. Avec De l'urgence d'être conservateur, son livre le plus abouti, Roger Scruton dévoile le fil conducteur de sa pensée : l'importance de la tradition comme forme de connaissance, l'amour de la transmission, l'éloge d'une société civile autonome comme garante de la responsabilité et de la vertu, et le rôle central de la nation comme source de loyauté et objet d'affection. Partant de la politique, Scruton aboutit à la métaphysique et à l'esthétique, pour appeler à la préservation du sacré et de la beauté, seuls capables de donner du sens à l'existence humaine dans un monde désenchanté. Et c'est sans doute là qu'il est le plus original, parvenant à relier une philosophie de la polis à une réflexion sur les grandes questions de la condition humaine." 

Laetitia Strauch-Bonart.


Le philosophe anglais Roger Scruton passe en revue les thèmes et ouvrages des principaux penseurs qui ont influencé la gauche occidentale des cinquante dernières années : E. P. Thompson, Michel Foucault, Ronald Dworkin, R. D. Laing, Jurgen Habermas, Gyorgy Lukacs, Jean-Paul Sartre, Jacques Derrida, Slavoj Zizek, Ralph Milliband, Eric Hobsbawm et Alain Badiou.
Qu’est-ce que la gauche pour ces intellectuels ? Par quels détours le combat historique de la gauche pour l’égalité a-t-il pu délaisser la classe ouvrière pour les minorités ? Quelles responsabilités pour les intellectuels de gauche dans les désordres, déséquilibres et fragmentations de la société contemporaine ? Peut-il y avoir une base pour la résistance à l'agenda de gauche sans foi religieuse ?
Après les évaluations critiques de chacune des œuvres des penseurs choisis, le livre propose une section biographique et bibliographique qui résume leurs carrières et écrits les plus importants.


Si le conservatisme est une manière particulière d'être, un « tempérament » - qui revendique sa part dans toutes les activités humaines, les arts, la musique, la littérature, la science, la religion et, bien sûr, la politique -, la philosophie politique à laquelle il a donné son nom est issue quant à elle de trois grandes révolutions : la Glorieuse révolution anglaise de 1688, la Révolution américaine achevée en 1783 et la Révolution française de 1789. C'est l'histoire de ce courant de pensée mal aimé et mal connu que le philosophe Roger Scruton, l'un de ses plus éminents représentants, retrace ici avec brio.
L'image d'Épinal du conservateur nostalgique, réactionnaire, dont la pensée, comme toujours en deuil, ne semble tournée que vers le passé se trouve fortement remise en question par Roger Scruton, qui révèle l'étendue et la richesse insoupçonnée de cette tradition intellectuelle.
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