Les gouvernants sentent la réticence de la société et ils en ont peur par Marcel Gauchet


Marianne : Le ministre de la santé, Olivier Véran, explique la lenteur française en matière de vaccination par le fait de devoir gagner la confiance des sceptiques. N’est-ce pas une étrange conception de l’action politique que de laisser croire que l’impuissance serait imputable aux citoyens trop réfractaires ?

Marcel Gauchet :
C’est en effet un révélateur du rapport très singulier qui s’est établi entre les gouvernants et les gouvernés. Un rapport de défiance mutuelle. Les gouvernants sentent la réticence de la société, le fait qu’ils n’ont pas prise sur elle, et ils en ont peur. Et cela leur inspire la propension à faire peur, comme la seule manière de mobiliser les populations d’une manière efficace : s’ils ont bien peur, ils finiront par aller se faire vacciner. Voilà une conception profondément malsaine de la vie collective. On se dit pourtant que, sur des choses aussi élémentaires que l’efficacité d’une mesure destinée au bien commun, la possibilité de vivre normalement, il devrait y avoir moyen de s’entendre. L’incompréhension que les gouvernants ont de cette défiance a quelque chose de fascinant. Et, entendons-nous bien, je parle de n’importe quel gouvernant, de n’importe quel bord. Cela ne tient pas aux personnes mais au rapport fondamental entre le haut et le bas de la société, qui a pris un tour paralysant et éminemment pervers.


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