Opacité à tous les étages : comment la France et l’Europe ont raté le traitement démocratique du Covid par Maxime Tandonnet



Atlantico.fr : Lors de la stratégie de vaccination, la manière dont les choix de commande de vaccins ont été faits et les critères sur lesquelles ces choix ont été construits n’ont pas été rendus publics. Les contrats eux-mêmes sont incroyablement opaques. Les choix ayant un impact sur les solidarités ou les inégalités entre générations doivent-ils faire de façon plus intense l’objet de débats démocratiques ?

Maxime Tandonnet :
L’un des effets les plus spectaculaires de la crise du Covid-19 est l’émergence d’un mode d’exercice du pouvoir qui déroge totalement aux principes de la démocratie libérale et parlementaire et à l’idée de transparence. Le pouvoir est confisqué par un conseil scientifique, instance non élue, totalement opaque, et par le conseil de défense réunissant les principaux dirigeants qui siège à l’Elysée. A travers la prorogation indéfinie de l’Etat d’urgence sanitaire, les fondements mêmes de la démocratie libérale traditionnelle sont suspendus. Le parlement se voit totalement marginalisé du processus de décision et le suffrage universel dont il procède mis entre parenthèses. Or lui seul au regard de la Constitution et des principes républicains, est habilité à suspendre les libertés, port du masque, confinement, couvre-feu. En outre, il faut bien voir qu’il a un caractère probablement définitif : dans le monde des crises permanentes ou nous entrons, un précédent a été ouvert, et rien ne permet aujourd’hui d’envisager un retour prochain à la démocratie libérale et parlementaire.

Tous les pays européens ont-ils fait comme la France et minimisé le débat parlementaire ?

Il me semble que le phénomène est européen. En Italie, en Espagne, en Allemagne, au Royaume-Uni, les stratégies de crises ont été pour l’essentiel prises par l’exécutif en dehors de procédures démocratiques normales. Cela peut se comprendre en un premier temps, sous l’effet de l’urgence et des circonstances exceptionnelles. Mais quand la crise dure, depuis un an, l’effacement de la démocratie libérale devient préoccupant. Il n’est absolument pas favorable à la résolution de la crise sanitaire. Privé de contrôle, de sanction possible et de mise en jeu de leur responsabilité, les pouvoirs publics sont poussés à persévérer dans leurs erreurs ou leurs fautes. En France nous avons eu, en dix mois, la crise des masques, celle des tests, puis celle des vaccins en ce moment. Dans la plus grande impunité et inamovibilité des responsables publics concernés.

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