Réconciliation franco-algérienne : les asymétries de la mémoire - Par François d'Orcival
Né à Constantine en 1950, pied-noir, arrivé en métropole en juin 1962 avec ses parents, Stora s'est fait connaître dans le militantisme de gauche avant d'évoluer vers des positions plus sobres, à mesure qu'il se concentrait sur l'histoire des relations franco-algériennes. Dans le récit national français, observe-t-il, l'Algérie a été ensevelie par Mai 68, six ans à peine après la fin de la guerre ; il note que 4 000 livres et Mémoires ont été publiés sur le sujet de 1960 à 2010, mais cela ne représente que le quart du nombre d'ouvrages parus en même temps sur Napoléon ! Certes, depuis la visite de Valéry Giscard d'Estaing, en 1975, tous nos présidents, François Mitterrand en tête, sont passés par l'Algérie. Jacques Chirac s'y rend en visite d'État, en mars 2003 ; il y est accueilli en fanfare par des foules considérables ; Yacef Saadi, l'ancien chef FLN devenu cinéaste, le rejoint même sur une tribune. On évoque une nouvelle alliance. Un traité de réconciliation ? Cela n'ira pas plus loin.