Vaccins : (quasi) impuissance des politiques face à l’inertie de l’administration. Peut-on y croire ? par Éric Verhaeghe


Atlantico.fr : Le JDD de ce dimanche rapporte comment Emmanuel Macron tape du point sur la table concernant le sujet de la vaccination, bien trop lente selon lui. A-t-il des raisons objectives de s'en prendre à « la bureaucratie et la technocratie » jugées trop tatillonnes, ou est-ce un moyen d'esquiver ses propres responsabilités – étant entendu qu'il est le chef d'un Etat au régime présidentiel particulièrement vertical (ce que de très nombreux internautes n'ont pas manqué de souligner dans des Tweets moqueurs) ?

Eric Verhaeghe :
De fait, on ne peut pas complètement donner tort à Emmanuel Macron sur les origines factuelles de la lenteur de cette campagne de vaccination. Le Président de la République ne devrait pas avoir à s'occuper des détails techniques de cette opération, et une administration judicieuse, compétente, devrait lui présenter un plan ambitieux et raisonnable de vaccination. En l'espèce, c'est tout l'inverse qui a été conçu. La technostructure sanitaire a tout fait pour que la vaccination soit la plus lente possible. Elle est d'abord partie du principe que ce n'était pas aux gens d'aller aux vaccins, mais aux vaccins d'aller aux gens. On ne pouvait pas imaginer processus plus lent, surtout avec un vaccin qui doit être conservé à -74°C. Alors que l'Allemagne a fait le choix de constituer des vaccinodromes où le processus est fait à la chaîne, la France a choisi la solution artisanale. Ensuite, la France a priorisé les personnes les moins mobiles : les personnes âgées dépendantes. Il est incompréhensible que ce ne soit pas les soignants, qui sont tout de même les plus exposés et les plus sensibles dans la stratégie médicale, qui soient prioritaires. Enfin, la France fait le choix d'injecter deux doses par patients au lieu d'une, ce qui permet de gagner 25 points dans l'efficacité du vaccin, mais qui retarde d'autant le bouclage de la campagne de vaccination.

Bref, une fois de plus, l'administration a fait des choix de sécurité et de perfection qui collent assez peu avec l'urgence de la situation.

La sphère politique peut-elle se considérer comme innocente dans cette affaire ? Pas pour autant. C'est aux ministres et au Président de la République de cadrer le travail de la haute administration et, une fois de plus, nous constatons que ce cadrage n'a pas lieu. Dans la pratique, les fonctionnaires sont en roue libre et Emmanuel Macron semble incapable d'avoir une vraie autorité sur ses services. Il fait des moulinets dans l'air, il pousse des gueulantes, mais aucun haut fonctionnaire ne semble avoir peur de lui. D'ailleurs, il n'a viré aucun de ces incapables. Jérôme Salamon, qui a "oublié" de commander des masques avant la pandémie, est toujours en poste. Ce genre d'impunité ne pousse pas à l'obéissance.

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