Désendettement, le plan choc de l'Ifrap

Cantonner la dette Covid et engager un plan d'économies, et surtout le tenir dans la durée. C'est, selon la fondation libérale, le seul moyen de revenir à un endettement égal à 100 % du PIB à l'horizon 2027 dans le scénario le plus favorable. 


Les chiffres parlent d'eux-mêmes et conduisent à un budget hors normes, qui témoigne d'une dégradation sans précédent de nos finances publiques. Dans sa dernière étude que Valeurs actuelles a pu consulter en exclusivité, l'Ifrap n'y va pas avec le dos de la cuillère. Là où son étude est particulièrement intéressante, c'est que le think tank libéral propose un plan de désendettement original. Mais revenons au constat préoccupant relevé par l'Ifrap, résultat de la politique du “quoi qu'il en coûte” : « La crise de la Covid-19 va impacter très profondément les finances publiques des exercices 2020 et 2021. »

« Une relation (presque) mathématique entre la prévision de croissance et le calcul du solde public »

Déjà parce qu'il paraît extrêmement difficile d'évaluer l'évolution du PIB en 2020 et encore plus en 2021. Or il existe une relation (presque) mathématique entre la prévision de croissance et le calcul du solde public. Dans le dernier projet de loi de finances 2021, le solde négatif est « abyssal » selon les termes de l'Ifrap, en 2020 comme en 2021. Il serait au total de plus de 220 milliards d'euros l'année dernière et pourrait atteindre 199 milliards cette année. Selon les calculs de l'institution, la croissance pour 2021 originellement calculée à 8 % du PIB - après la chute de 11 % en 2020 - s'établirait en réalité à 6 % selon le gouvernement, 5 % selon la Banque de France, voire moins s'il y a de nouveaux confinements.

Particulièrement touchées par la crise économique, les recettes publiques. Elles se sont contractées de 89 milliards d'euros en 2020 (les prélèvements obligatoires représentant 73 milliards). Parce que l'État s'attend à un retour de la croissance cette année, les recettes devraient rebondir de 78 milliards. L'Ifrap remarque que « la réalité économique effacerait pratiquement les efforts réalisés par le gouvernement pour faire baisser les prélèvements obligatoires. À cause de “l'effet PIB” (contraction du PIB en 2020), on dépasserait le niveau maximum atteint par les prélèvements obligatoires à la veille de la présidentielle en 2017 (45,2 %, contre 45,1 %) ».