La République, la force d'une idée de Jean Picq



Appeler à ce que "vive la République ! ", c'est rappeler qu'elle peut mourir. La réduire à un slogan, c'est perdre de vue l'idée forte qui la guide : la recherche du bien commun. Ancrée dans la longue histoire européenne, cette idée n'a pas attendu la Révolution française pour s'incarner, sous sa forme moderne, dans les Provinces-Unies du XVIe siècle. Bien avant 1789, ce sont les révolutions anglaises et américaine qui ont fait émerger les grands principes de vie collective. En France, proclamée trois fois, la République a souvent vacillé, et il a fallu attendre la troisième du nom pour que les grandes libertés publiques soient instaurées. Il est important de garder à l'esprit cette histoire tumultueuse si nous voulons préserver l'héritage républicain. La République est fragile et doit sans cesse s'adapter : inscrire son avenir dans l'Europe, rééquilibrer ses institutions, inventer des modes de décision plus proches des citoyens, redonner à l'école sa puissance d'intégration, faire vivre la laïcité, répondre au défi écologique. Autant de chantiers politiques à venir.

«La République, c’est la recherche du bien commun»

ENTRETIEN - Le magistrat honoraire appelle à une adaptation permanente du modèle républicain français, qui est d’une grande fragilité.


Il n’a pas été président de chambre à la Cour des comptes et professeur à Sciences Po par hasard. Connu pour son rapport remarqué sur la réforme de l’État, Jean Picq combine à nouveau son sens du bien commun et son talent de pédagogue dans une réflexion approfondie sur notre modèle politique. Dans La République, la force d’une idée (Les Presses de Sciences Po), il revient sur l’histoire tumultueuse du pacte républicain et analyse les pistes que représentent la décentralisation, l’Europe ou la laïcité…

LE FIGARO.- Comment définir la République?

Jean PICQ.- Pour nous, Français, c’est à la fois une histoire agitée (elle a été proclamée trois fois), un héritage qui nous lie (notamment les grandes libertés établies par la IIIe République), notre Constitution (celle de 1958), mais aussi un projet toujours à accomplir que résume la devise «Liberté, égalité, fraternité». La République, pour les citoyens que nous sommes, c’est croire que ce qui nous rassemble doit être plus fort que ce qui nous divise.

En quoi la République se différencie-t-elle de l’État, de la nation, de la démocratie?

Pour le dire brièvement, l’État est un instrument ; la Nation, un fait historique ; la République, une idée qui s’exprime dans un régime et un projet politiques. La démocratie indique qui exerce le pouvoir et la République en définit l’objet (la recherche du bien commun).


Jean Picq: "L'introduction de la proportionnelle permettrait en partie de changer la donne"

Pour redonner goût et sens à la République, il faut rallonger le mandat présidentiel, rendre la justice plus indépendante et décentraliser davantage, estime Jean Picq, spécialiste de la réforme de l'Etat.


Que faire pour que les Français se sentent mieux représentés au Parlement, et plus largement, dans la vie politique? François Bayrou a son idée, ancienne : introduire la proportionnelle aux prochaines législatives. Alors qu'il mène campagne tambour battant pour cette solution auprès d'Emmanuel Macron, L'Express a sondé le magistrat honoraire de la Cour des comptes Jean Picq. Ce spécialiste de la réforme de l'Etat, ancien professeur de philosophie politique à Sciences Po, est favorable à ce changement emblématique. Mais il juge plus essentiel encore de rétablir l'équilibre entre le président et le parlement, perturbé depuis 1964 par ce qu'il appelle "le virus de la présidentialisation". Comment ? En restaurant un mandat présidentiel plus long, comme il l'explique dans son dernier ouvrage, La République, la force d'une idée (Presses de Sciences po).

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