L’illusion perdurante de la discrimination positive - Par Pierre-André Taguieff


Pour le spécialiste de l’antiracisme, les dispositifs de discrimination positive ont encouragé une dynamique multiculturelle dans la société.


Fin janvier 2021, un certain Mehdi Thomas Allal a publié dans Marianne un article se voulant audacieux, intitulé « Pour réduire les inégalités, osons la discrimination positive ». La trajectoire professionnelle de ce militant de gauche, qui se présente comme un spécialiste des « politiques de lutte contre les discriminations », est emblématique : maître de conférences à Sciences Po Paris, où il enseigne depuis 2005 sa spécialité, coanimateur du pôle anti-discriminatoire de la fondation Terra Nova depuis juin 2009, conseiller pédagogique à la « diversité » auprès du directeur de l'ENA (2011), chef de cabinet de l'adjointe au maire de Paris en charge de l'égalité femmes-hommes (2012-2014), membre du club socialiste La Gauche forte (créé en janvier 2013) et responsable du pôle « Vivre ensemble » du think tank Le Jour d'après (créé en septembre 2016). J'espère qu'il me pardonnera de le traiter comme un individu représentatif, en tant qu'intellectuel de gauche ayant fait de son engagement antiraciste en faveur des politiques « diversitaires » et anti-discriminatoires une spécialité professionnelle.

Dans son article, Mehdi Thomas Allal récite avec conviction la prière néo-antiraciste standard, fondée sur l'éloge de la « diversité », terme désignant désormais le Bien en soi qu'il faut cependant toujours « améliorer », et de la discrimination positive, baguette magique censée rendre possible le « vivre ensemble ». Son postulat, emprunté au discours antiraciste construit par les généticiens des populations depuis les années 1960 (différence ou diversité = richesse ), est le suivant : « Les différentes identités qui composent notre pays ont toujours constitué une source de richesse. » Nous sommes dans l'élément de la pensée-slogan diversitaire. Il s'ensuit que la nation française ne se définit pas comme une communauté de citoyens, mais comme un ensemble d'identités communautaires qui doivent trouver la meilleure manière de coexister, c'est-à-dire de construire le « vivre ensemble ». C'est là le modèle d'une société multiculturelle ou plus exactement multicommunautariste, s'inscrivant dans l'imaginaire utopiste du post-national.



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