Repenser la défense face aux crises du 21e siècle - Par l'Institut Montaigne

Alors que le contexte international se dégrade depuis plusieurs années, le think tank publie une étude sur les défis auxquels les armées sont confrontées.

La révision cette année de la loi de programmation militaire ne doit pas conduire à un allègement des efforts budgétaires pour les armées, plaide l'Institut Montaigne dans un rapport sur la défense. Le rapport met notamment en garde contre les illusions d'une « armée complète » et rappelle que l'industrie française de l'armement manque de capacités de rebond en cas de conflit.


Crise financière, cyberattaques, terrorisme islamiste, pandémie, manipulations de l’information, investissements étrangers dans des secteurs stratégiques, retour des puissances militaires : depuis les années 2000, les risques et les menaces auxquels la France et l’Europe sont confrontées se sont accrus et diversifiés.

À cela s’ajoutent des menaces provenant de puissances qui profitent d’un contexte instable, marqué par une succession de crises, pour imposer leur volonté par plusieurs moyens, militaires et non-militaires, directs et indirects. C’est notamment le cas de la Turquie, qui a tiré profit de l’affaiblissement des États-Unis et de l’Union européenne dû à la crise sanitaire et économique du Covid-19 pour envoyer, le 10 août 2020, un navire de recherche sismique accompagné d’une flottille militaire dans les mers revendiquées par Athènes en Méditerranée orientale.

Pour faire face à ces menaces, la France peut de moins en moins se reposer sur le système multilatéral, voire sur ses alliances. Le cadre multilatéral a été considérablement affaibli ces dernières années, avec la rivalité sino-américaine. Il peine à jouer son rôle de stabilisateur et de coordinateur d’une réponse globale aux crises. La crise du Covid-19, mondiale par essence, l’a une fois de plus démontré. Il en va de même pour l’OTAN par exemple, qui assiste impuissante à une conflictualité croissante entre plusieurs de ses membres. Enfin, si la relation transatlantique peut retrouver un nouveau souffle suite à la récente élection de Joe Biden à la tête des États-Unis, il apparaît toutefois clairement que la priorité à l’enjeu chinois persistera. Dans ce contexte, la France et l’Union européenne ne pourront se reposer exclusivement sur l’alliance avec les États-Unis pour assurer leur sécurité.

Ce rapport de l’Institut Montaigne, fruit d’une réflexion menée sur 18 mois par un groupe de travail présidé par Nicolas Baverez, essayiste, président du précédent rapport de l’Institut Montaigne sur la sécurité nationale (2016) et auteur d’une note sur les moyens à y allouer (2017), et Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre, co-président du rapport de l’Institut Montaigne et de King’s College sur le partenariat franco-britannique en matière de défense (2018), apporte sa contribution au débat stratégique en cours sur l’approche adoptée par la France pour faire face aux nouvelles menaces. 12 recommandations y sont formulées, prenant appui sur près de 50 entretiens auprès d’acteurs publics et privés, civils et militaires, français et internationaux.

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Défense : l'Institut Montaigne souligne les fragilités des armées


L'analyse de l'Institut Montaigne se veut lucide et tranchante. Dans un long rapport de 170 pages publié mardi, intitulé « Repenser la défense face aux crises du 21e siècle », le think tank fondé par Claude Bébéar se penche sur l'état des armées françaises et leurs capacités à répondre aux défis à venir. « Plusieurs décennies d'un confort stratégique en matière de défense ont déjà pris fin », notent les auteurs. « La France doit durcir son appareil militaire face à la montée en gamme de ses adversaires, dont témoignent les dépenses d'armement record et le bilan opérationnel », ajoutent-ils.

Dans ce contexte, la France semble mal préparée malgré des efforts réels de rattrapage. « La France n'a pas reconstitué intégralement ses capacités de réponses aux crises après chacune d'entre elles », explique le rapport, en soulignant les multiples fragilités françaises accumulées : dette exponentielle, perte de souveraineté dans des filières clés, défiance accrue vis-à-vis du pouvoir politique…

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Comment la France peut affronter les guerres hybrides


Dans un rapport intitulé Repenser la défense face aux crises du 21e siècle paru le 9 février, l'Institut Montaigne s'inquiète du manque de préparation de la France face aux conflits hybrides, même si elle dispose, selon ces experts, d'atouts majeurs pour y faire face. Les conflits hybrides, apparus avec la crise géorgienne en 2008 et illustrés en Ukraine ou en Syrie, impliquent non seulement la puissance militaire pure, mais aussi toutes les autres méthodes d'influence, comme la guerre de l'information, les man?uvres financières ou encore l'envoi de mercenaires. « La France concède un retard [?] par rapport aux puissances de premier rang que sont les États-Unis, la Chine et la Russie, mais peut-être aussi des puissances régionales comme l'Iran ou la Turquie », explique le rapport, qui recommande de revoir le modèle des armées françaises à la hausse.

« Certains acteurs sont capables de coordonner des actions sous le seuil de la conflictualité ouverte (informationnelles, diplomatiques, économiques, cyber, espions, sabotage), de cultiver l'ambiguïté (le déni est plausible au moins temporairement), mais aussi de faire planer une menace d'escalade assumée et quasi permanente, reposant sur un usage désinhibé de forces armées et sur l'imposition du fait accompli par des actions fulgurantes et intimidantes », poursuit le groupe de réflexion.

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