Séparatisme, violences faites aux femmes, laïcité : Bougrab - Schiappa, l'entretien croisé


A l'occasion de la journée internationale de la tolérance zéro à l'égard des mutilations génitales féminines et alors que débute l'examen du projet de loi confortant les principes républicains, Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, et Jeannette Bougrab, juriste, ancienne présidente de la Halde et secrétaire d'État de Nicolas Sarkozy, confrontent leur expérience et leurs visions.


L'EXPRESS : Jeannette Bougrab, trouvez-vous que la lutte contre les violences faites aux femmes - grande cause du quinquennat - s'est intensifiée ?

Jeannette Bougrab :
On est très différentes l'une de l'autre mais je pense que Marlène Schiappa a été capable d'incarner ce combat et est arrivée à faire parler dans les médias d'un sujet dont personne ne voulait la plupart du temps. Il y a des administrations, des parlementaires qui ont essayé de faire de leur mieux, et la force de Marlène Schiappa est d'avoir su imposer ce sujet dans le débat public. Pour la première fois il y a une baisse du nombre de femmes tuées en France. Mais il reste beaucoup de choses à faire. Vous avez vu ces femmes qui ont déposé vingt plaintes avant d'être tuées, vous avez vu ces gendarmes abattus par un homme qui voulait tuer sa femme... Ces choses sont tellement ancrées dans la société.

Marlène Schiappa : Pendant très longtemps - les anthropologues montrent qu'elles existent depuis l'Antiquité - on a considéré les violences conjugales comme des faits divers. On a besoin d'une mobilisation générale de toute la société et c'est la raison pour laquelle je n'ai eu de cesse de communiquer pour que les femmes connaissent leurs droits. Si elles ne les connaissent pas, elles ne peuvent pas s'en emparer. C'est finalement comme si ces droits n'existaient pas. Par exemple : le numéro 3919 existe depuis les années 90, quand je suis arrivée il était connu par seulement 9% de la population. Après le Grenelle des violences conjugales, il était connu par 64% de la population. Il y a un réveil de la société - médias, commentateurs, justice, policiers - qui considère désormais que c'est un problème grave. De la même manière que le mot "féminicide" a émergé dans le débat public, alors qu'avant on parlait de drames conjugaux, que ça allait de soi...

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