L’effet cloches : mais pourquoi le gouvernement est-il persuadé que les Français qui ont vécu Noël sans dommage ne sauraient pas vivre Pâques en famille sans carnage ? - Par Mathieu Slama et Arnaud Benedetti

Derrière cette question, le problème majeur de l’infantilisation des citoyens et de l’impact sanitaire désastreux du manque de confiance des gouvernants dans les citoyens.


Atlantico : "Il n’y aura pas d’exception pour les repas de famille" dans les départements confinés, a déclaré avec fermeté Jean Castex à propos des fêtes de Pâques. Dans le même temps, Angela Merkel reconnaît "une erreur" et demande "pardon" pour avoir voulu durcir les restrictions pendant Pâques. Alors que Noël avait été la preuve que les Français pouvaient être responsables, le gouvernement retombe-t-il dans une fermeté inappropriée et contre-productive ?

Arnaud Benedetti :
L’illisibilité de l’action de l’exécutif pour nombre de Français a pour corrolaire une communication qui tout en se voulant "pateline" tend au durcissement des messages. Ce qui frappe dans cette phase, c’est la volonté de mise en tension de la société. Tout se passe comme si l’exécutif disait "regardez vous pouvez encore circuler, aller et venir, on ne reconfine pas" mais qu’en même temps il redoublait la pression sur la vie quotidienne, voire privée des Françaises et des Français, en formulant des messages qui ne prennent même plus le soin de distinguer ce qui relève du conseil de ce qui relève de l’interdit. Lorsqu’on indique qu’il n’est pas possible de recevoir chez soi, que l’on ne peut pas se rendre chez des tiers, ou qu’il ne sera pas possible d’organiser un repas familial pour les fêtes de Pâques, on ne l’assortit pas de la précaution sémantique qu’il s’agit d’une recommandation, on fait comme si cela relevait de l’ordre de la norme, de l’interdit, alors qu’aucune base légale ne peut justifier, à ce stade, une telle disposition... Va-t-on rentrer au domicile des françaises et des français pour savoir qui ils reçoivent, combien ils sont ? Cette escalade dans l’injonction verbale a quelque chose de contre-productif, dans la mesure où elle ne s’accompagne pas de manière visible d’une accélération de l’action publique, nonobstant la com’ de l’exécutif qui depuis 48 heures multiplie les annonces sur la vaccination entre autres. Nous vivons une double crise de défiance, sourde, continue entre un pouvoir qui n’a pas confiance dans la société et d’une société qui n’a pas plus confiance dans ses dirigeants pour gérer la crise. Une étrange attente s’installe, inquiétante, où le temps s’étire dans des séquences interminables d’ordre et de contre-ordre. Nous traversons une crise ; or une crise si l’on se réfère à l’acception grecque du mot, "krisis", c’est tout à la fois juger, discerner, évaluer, diagnostiquer et agir, décider, acter. Le sentiment qui se diffracte, c’est que le diagnostic n’est jamais le bon, ou toujours avec un temps de retard et que la décision est toujours frappée du sceau de l’hésitation, ou qu’elle reste dans un entre-deux peu propice à surmonter une situation critique.

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