Policiers brûlés à Viry-Châtillon : la Justice fait naufrage - Par Thibault de Montbrial, Pierre-Marie Sève et Linda Kebbab


Parmi les individus qui avaient essayé de brûler des policiers à Viry-Châtillon en 2016, seulement cinq ont été condamnés en appel et trois accusés supplémentaires ont été acquittés.
Ce verdict, d'une clémence incompréhensible, participe à encourager la délinquance en désavouant les forces de l’ordre et envoie un signal désastreux aux policiers de terrain dont l’inquiétude pour leur sécurité ne cesse de grandir.

Thibault de Montbrial : «Ce verdict est un naufrage judiciaire»


ENTRETIEN - Pour Me Thibault de Montbrial, l'avocat de l'une des policières brûlée et lapidée en 2016 à Viry-Châtillon, le verdict prononcé en appel est d'une clémence incompréhensible. Les peines n'ont pas été durcies et trois accusés supplémentaires ont été acquittés.

LE FIGARO.- La cour d'assises des mineurs de Paris a prononcé en appel des peines plus clémentes qu'en première instance. Comment avez-vous accueilli ce verdict ?

Thibault DE MONTBRIAL.-
C'est un naufrage judiciaire. Nous savons qu'il y avait seize assaillants, le 8 octobre 2016, qui s'en sont pris aux deux voitures de police incendiées. On le sait car une vidéo a filmé toutes les silhouettes. Il y avait à ce procès treize accusés ; en première instance huit d'entre eux avaient été condamnés et cinq acquittés. Il y a eu un appel croisé, car personne n'était satisfait de ce premier verdict : les condamnés clamaient leur innocence et le parquet considérait les peines trop clémentes et contestait les acquittements. On se retrouve cette fois avec huit acquittements, et des peines pour les condamnés toujours autant en décalage avec la gravité des faits jugés.

À LIRE AUSSI :Policiers agressés à Viry-Châtillon: les raisons du verdict

Ma cliente, qui a été brûlée et lapidée dans cette attaque, a assisté à toutes les audiences. À l'annonce du verdict, elle était à la fois effondrée et en colère. Ce sont ses vingt années de carrière dans la police au service de nos concitoyens qui sont mises à l'épreuve par ce jugement incompréhensible. Après l'audience, le sentiment qui domine est celui d'une faillite judiciaire totale, et ce qui est plus grave, d'une fracture béante entre deux mondes.

Policiers brûlés à Viry-Châtillon : «Ce verdict est un naufrage judiciaire» (lefigaro.fr)

Pierre-Marie Sève : «Une décision judiciaire qui renforce le sentiment d’impunité»


TRIBUNE - Parmi les individus qui avaient essayé de brûler des policiers à Viry-Châtillon en 2016, seulement cinq ont été condamnés en appel samedi. Pour le délégué général de l’Institut pour la justice Pierre-Marie Sève, cette décision participe à encourager la délinquance en désavouant les forces de l’ordre.

En octobre 2016, deux voitures de police étaient stationnées à la Grande Borne, au carrefour du fournil, sous une caméra de surveillance. Quelques semaines plus tôt, cette caméra avait été installée pour réduire les carjackings et le trafic de drogue.

Ce jour-là, d’après les témoins, seize personnes sont arrivées cagoulées. Elles ont brisé les vitres des voitures de police puis, sans laisser le temps à leurs occupants de réagir, ont lancé des cocktails molotov à bout portant à l’intérieur des voitures.

Elles bloquent alors violemment les portières des voitures et lancent des pierres pour empêcher les policiers de sortir. Un policier qui parvient à s’extraire est roué de coups, les autres reçoivent des pierres. Puis le groupe prend la fuite.

Linda Kebbab : «Nous sommes confrontés à une défiance constante de l’autorité»


ENTRETIEN - Pour la déléguée nationale de l’Unité SGP Police-FO Linda Kebbab, le procès concernant les attaques de Viry-Châtillon envoie un signal désastreux aux policiers de terrain dont l’inquiétude pour leur sécurité ne cesse de grandir.

FIGAROVOX.- Ce week-end, à Épinay-sur-Seine des policiers ont été attaqués et le procès en appel des attaques de Viry-Châtillon, en 2016, a eu lieu. Seulement cinq accusés sur seize ont été condamnés. Que représentent ces évènements pour le corps policier?

Linda KEBBAB.-
En tant que policiers, nous sommes confrontés de manière quotidienne à la violence, au rejet de l’autorité, des lois et nous sommes malheureusement en première ligne face à ce rejet.

À Épinay-sur-Seine, la police est confrontée au trafic de drogue et elle procède à un travail méticuleux pour essayer de ne pas «céder» le territoire aux trafiquants. Les forces de l’ordre le paient en étant victime de menaces, notamment avec ces photos subtilisées et affichées d’eux-mêmes et des membres de leurs familles. Nous sommes confrontés à une défiance constante envers l’autorité et ressentons un sentiment d’impunité.

Avec l’affaire de Viry-Châtillon , nous sommes face à des actes barbares et cruels. Lorsque nous constatons le comportement adopté par les individus jugés tout au long du procès, nous constatons un fossé béant entre les auteurs de l’attaque et le reste de la société. Ces personnes se fichent de la vie humaine, et encore plus lorsque la personne porte un uniforme. Elles n’ont aucune vocation à respecter le vivre ensemble.

https://pourunenouvellerepubliquefrancaise.blogspot.com/https://grandeschroniquesdefrance.blogspot.com/https://parolesdevangiles.blogspot.com/https://raymondaronaujourdhui.blogspot.com/

#JeSoutiensNosForcesDeLOrdre par le Collectif Les Citoyens Avec La Police