Ce pays des hommes sans Dieu - De Jean-Marie Rouard

Dans un magistral essai, Ce pays des hommes sans Dieu, l’académicien exalte la civilisation chrétienne, seul rempart capable, selon lui, de contrer l’offensive islamiste. 

A contre-courant des idées dominantes, Jean-Marie Rouart fustige les illusions de la laïcité érigée en dogme protecteur face à l'islamisme.

L'islam n'est-il pas d'une certaine façon le révélateur de nos failles et de la fragilité de notre assise morale et philosophique ? À contre-courant de ceux qui se contentent de s'abriter derrière le laïcisme ou le séparatisme pour faire face à la montée de l'islam, Jean-Marie Rouart s'interroge sur nos propres responsabilités dans cette dérive. Ne sommes-nous pas aveuglés par ce que nous sommes devenus ? Consommateurs compulsifs, drogués par un matérialisme sans frein ni horizon, s'acheminant vers une forme de barbarie moderne, ne mésestimons-nous pas nos carences culturelles et nos faiblesses spirituelles ?
C'est moins l'essor de l'islam que l'auteur stigmatise que l'abandon de notre propre modèle de civilisation. Pour lui le véritable défi à relever n'est pas seulement d'ordre religieux, c'est notre civilisation qui est en cause. Rappelant que notre nation s'est constituée autour d'un État, du Livre, de la littérature et d'une religion porteuse de valeurs universelles, il rappelle l'importance de ces piliers de la civilisation chrétienne pour faire contrepoids à d'autres modèles et préserver notre identité. À ses yeux, ce qu'il appelle la " mystique laïcarde " n'est qu'une illusoire ligne Maginot contre l'islam. L'athéisme, si respectable soit-il, reste impuissant à remplacer la croyance.
C'est le livre d'un " chrétien déchiré " qui a du mal à se reconnaître, comme beaucoup, dans l'Église de l'après-Vatican II. Jean-Marie Rouart refuse de s'avouer vaincu : il s'interroge sur les moyens de conjurer le déclin d'une civilisation d'inspiration chrétienne menacée autant par l'islam que par elle-même.

Jean-Marie Rouart et Jean-Michel Blanquer : face à l’islam, quel modèle de civilisation ?


LE FIGARO MAGAZINE. - La première question qui est au cœur du livre de Jean-Marie Rouart est celle de la fragilité de notre civilisation face à l’essor de l’islam. La lutte contre l’islamisme est-elle une lutte contre un intégrisme religieux ou une bataille plus large, une bataille culturelle et de civilisation ?

Jean-Michel BLANQUER. -
C’est d’abord la lutte contre un obscurantisme et une déviation. L’islamisme radical pose un problème à notre société et à notre civilisation d’une part, et à l’islam lui-même d’autre part, comme une espèce de danger nucléaire fiché à l’intérieur de cette religion qui lui fait d’ailleurs courir un risque mortel, dont on doit se soucier aussi, pour l’humanité en général, et pour les musulmans. Et puis, bien sûr, c’est un risque pour notre civilisation parce que c’est un islamisme conquérant et que, comme tous les intégrismes conquérants, il est sans vergogne. Plus on lui montre des signes de faiblesse, plus il avance. Donc, nous devons lui opposer à la fois la force du droit et la force de l’âme. C’est pourquoi ce combat porte sur l’ensemble des points que vous avez évoqués.

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Jean-Marie ROUART. - Je crois que, sur cette question de la menace de l’islam, on insiste trop sur le caractère religieux. Je ne pense pas que l’islam soit, comme religion, en lui-même pernicieux. Cette question a été évoquée par beaucoup, par le père de Foucault, par Lyautey, par le pape Benoit XVI, et elle divise les théologiens. On s’est posé la question de la possibilité pour l’islam de s’adapter à notre modèle républicain. Néanmoins, je pense que ce n’est pas la question religieuse qui pose problème. D’ailleurs je trouve qu’on insiste un peu trop en général sur le danger que représente les religions. La loi contre le séparatisme est une loi qui semble considérer que les religions sont en elles-mêmes un facteur susceptible d’ apporter un trouble et de contenir une forme d’obscurantisme. C’est contre cette idée que je m’élève. Je crois, reprenant la position de Renan, que la religion est une aspiration à l’élévation chez tous les hommes. Et cette élévation s’accompagne culturellement de belles oeuvres d’art qui sont la marque d’un perfectionnement de l’esprit puisque toute culture en général, littérature, sculpture ou peinture, est au départ inspirée par la croyance. Je ne pense donc pas que l’islam soit dangereux en soi. Mais qu’il est aujourd’hui soumis à des dérives néfastes, voire criminelles, provenant parfois des séquelles des conflits du Proche-Orient, qu’il faut bien sûr combattre. Mais ce qui m’apparait aussi comme une autre dangereuse menace aujourd’hui face à l’islam, c’est la faiblesse de notre modèle de civilisation. Je crois à la civilisation française et cette civilisation est aujourd’hui gravement en péril. Elle est en péril parce que ses fondamentaux, qui étaient l’Etat, le christianisme — qui nous a modelé profondément, autant notre société que notre sensibilité —, ainsi que la littérature, qui était l’un des liens majeurs qui réunissait les Français entre eux, sont fragilisés. Ces trois piliers étaient évoqués par l’écrivain allemand Curtius, qui a écrit un livre remarquable sur la France. Il évoquait en 1935 ces trois piliers fondamentaux de la civilisation française. Qu’en dirait-il aujourd’hui?


Jean-Marie Rouart : « Les Français sont en attente d’un nouveau messie »


Selon l’écrivain, ni la laïcité ni la loi contre le séparatisme ne sont des réponses à la vigueur de l’islam. La France doit assumer ses valeurs chrétiennes.

Notre monde sécularisé a bien du mal à penser le religieux. Comment interpréter la vigueur de l'islam ? Pourquoi l'homme n'a pas fini de croire ? Dans Ce pays des hommes sans Dieu (Bouquins), l'écrivain Jean-Marie Rouart s'empare du sujet avec une belle érudition et une grande liberté. « On se demande si cette République si entichée de laïcité jusqu'à l'intégrisme n'est pas en train de procéder à sa propre déification », avance-t-il lors de notre entretien. Rouart considère le « christianisme comme inséparable de notre culture, de notre sensibilité, de notre amour de la liberté, de notre universalisme, tout ce que nous sommes, y compris la laïcité. » Sa critique d'un certain discours laïc, et non de la laïcité, suscitera un débat. Il y a matière dans le livre de l'académicien pour que celui-ci soit de haute tenue.

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